Décidément, l'industrie marocaine a du mal à décoller. En effet, le secteur a bel et bien tenté une rupture avec le pessimisme qui s'était installé au cours de 2013, mais rien n'y fait. Ainsi, entre une majorité des industriels qui atteste de la baisse de la production et des ventes par rapport au mois précédent, l'industrie a fini par replonger après un léger mieux au cours du premier mois de 2014. C'est ainsi que, comparées au niveau de janvier, les évolutions de l'activité et du taux d'utilisation des capacités de production sont ressorties respectivement en baisse et en stagnation et donc en recul par rapport aux mois précédents. C'est ce qui est à retenir des résultats de l'enquête mensuelle de conjoncture dans l'industrie relative au mois de février 2014, publiée par Bank Al-Maghrib. Dans ce sens, la production se serait inscrite en repli pour 56% des industriels participant à l'enquête avec un solde d'opinion qui passe de 2% en janvier à moins de 35% en février 2014. Dans ces conditions, le taux d'utilisation des capacités (TUC) s'est établi à 68% en quasi-stabilité après s'être fixé à 69% en janvier dernier. Cette évolution recouvre une stagnation dans les industries «chimiques et parachimiques» à 65%, «textile et cuir» à 68% et «agroalimentaires» à 75%, ainsi qu'une hausse de deux points dans les industries «électriques et électroniques» à 79% et d'un point à 64% dans la branche «mécanique et métallurgique». Dans le même sillage, Bank Al-Maghrib signale que s'agissant des ventes globales, les industriels sont partagés entre une hausse pour 26% d'entre eux et une baisse pour 55% d'entre eux. Ainsi, les ventes, auraient sensiblement régressé par rapport au mois de janvier dernier, et ce au niveau de l'ensemble des branches à l'exception des industries «textiles et cuir» où elles auraient été en stagnation et «électriques et électroniques» qui auraient enregistré une amélioration. Aussi, les résultats de l'enquête de Bank Al-Maghrib démontrent que le recul des ventes aurait concerné aussi bien celles destinées au marché local qu'au marché étranger. Quant aux nouvelles commandes reçues en février, elles auraient été en amélioration et les carnets de commandes se seraient maintenus à leur niveau normal. Ce sont donc 35% des industriels qui attestent d'une hausse au niveau des nouvelles commandes reçues et seulement 17% qui relèvent une baisse. Par contre, la majorité des chefs d'entreprises interrogés, soit 47%, témoigne d'une stagnation au niveau des commandes. Par ailleurs, pour les trois prochains mois, Bank Al-Maghrib annonce que les entreprises sont plutôt optimistes et anticipent une amélioration de l'activité et des ventes pour l'ensemble des secteurs. Ainsi, 63% des industriels déclarent une hausse de la production et 34% une stagnation alors qu'en janvier, 47% des entreprises seulement prédisaient une hausse de la production pour les trois prochains mois. Même son de cloche pour les ventes, où 61% des industriels anticipent une hausse alors que 37%, d'entre eux s'attendent à une stagnation et seulement 2% à une baisse.