Le président de la maison de la Catalogne au Maroc, Angel Colom, estime que la seule façon de combattre le terrorisme est de consolider l'Etat de droit. Pour lui, ce qui ont dialogué avec des terroristes ont commis une erreur et ils doivent le reconnaître. ALM : Quelle est votre première réaction suite aux attentats meurtriers perpétrés par l'ETA à Madrid ? Angel Colom : Premièrement, je tiens à exprimer mes sincères condoléances aux familles des victimes tant espagnoles que marocaines qui ont perdu la vie dans ces attentats, ainsi que ma solidarité et mes vœux de bon rétablissement à tous les blessés. Je dois dire que je suis encore sous l'effet du choc. Ma première réaction est la stupéfaction et l'horreur. En suivant les informations au moment des attentats, je croyais que c'était un cauchemar. Il faut dire que ce sont les attentats les plus meurtriers de l'histoire de l'Espagne. Ils ont fait presque 200 morts et un millier de blessés dont des Espagnols et des personnes d'autres nationalités travaillant en Espagne. En perpétrant ces actes, l'ETA ensanglante non seulement l'Espagne, mais toute l'humanité. Car, rien, même le plus noble des idéaux, ne vaut une seule vie humaine. D'ailleurs, je n'arrive pas à croire qu'il y ait toujours, au XXIème siècle, des gens qui croient qu'ils peuvent parvenir à leurs objectifs en utilisant des bombes. Je tiens aussi à annoncer, en tant que président de la Cazal Catala (association des Catalans résidant au Maroc), que nous avons mis le drapeau Catalan en berne au siège du Cazal Catala. La communauté catalane est à la disposition du consul général d'Espagne à Casablanca pour tout éventuel acte de manifestation pour exprimer notre condamnation ferme à ces actes criminels. Je remercie tous nos amis marocains qui nous ont contacté pour nous faire part de leur solidarité et de leur soutien en ces moments terribles. Que faire face à cette cruauté et sachant que le terrorisme s'est universalisé et constitue la plus grande menace de la paix mondiale ? C'est toujours difficile de trouver la solution idéale face à cette cruauté. Mais, ce qu'il faut retenir, c'est que ce qu'il ne faut pas faire, c'est surtout parler. Car, comment peut-on envisager de dialoguer avec des criminels qui se permettent de tuer des hommes, des femmes et des enfants et s'ingénient à mettre en place tout un plan sophistiqué et minutieusement synchronisé pour faire le maximum de victimes. À cet égard, je tiens à dire que ceux qui ont cru que c'était possible d'arriver à un résultat en dialoguant avec ces assassins, qu'ils se sont trompés. Et ils doivent le reconnaître. Ils doivent savoir que nul ne peut faire face au terrorisme - qui ne peut se classer d'ailleurs que dans le cadre du crime organisé - en dialoguant. La seule solution est d'être unanimes au moment de les combattre, en renforçant l'Etat de droit et en consolidant les droits fondamentaux individuels, sociaux et collectifs. C'est la seule manière de les affronter.