Membre du Bureau politique de l'Union constitutionnelle, maître Abdellah Firdaous réagit à l'attaque directe dont «Aujourd'hui Le Maroc», en plus d'«Al Ahdath Al Maghribya» et de «Libération», a fait objet. «Le quotidien Bayane Al Yaoum a répondu, d'une manière fort déplacée, aux critiques formulées par des confrères journalistes et divers organes de presse nationaux concernant la médiocrité de la couverture que nos deux chaînes de télévision nationales ont réservée au séisme qui a frappé la région d'Al Hoceïma. Ces médias nationaux n'ont fait que leur devoir d'information vis-à-vis du peuple marocain et de suivi des affaires vitales de la nation. Ils n'ont fait que réagir face au retard enregistré par ces deux télévisions qui ont attendu plusieurs heures avant de diffuser les premières images de la catastrophe au moment où plusieurs de leurs consœurs internationales étaient présentes sur place et suivaient minutieusement l'évolution de la situation. L'article diffamatoire du quotidien arabophone dénote d'une incompréhension de toute critique du département gouvernemental en charge de la communication de la part de ses commanditaires qui demeurent loin d'une vraie conception de la démocratie et de la modernité; il n'a aucun respect pour la divergence d'opinion. Insulter les gens en les traitant de tous les noms et en tournant en dérision certains traits de leur aspect physique est un signe de faiblesse. Que l'organe de presse d'un parti respectable qui porte l'étiquette du progrès y ait recours est scandaleux. Cette manière avec laquelle le journal du Parti du Progrès et du Socialisme s'est comporté avec ses confrères qui ne partagent pas ses idées en utilisant une description détaillée de leur aspect physique n'est que médisance et ragots. Si c'est ainsi que M. Nabil Benabdellah a choisi de se défendre, c'est qu'il se serait mis, après tout ce que son journal a publié, en dehors du cadre éthique et déontologique que supposent ses responsabilités au sein du gouvernement et de ses fonctions publiques. Il lui faudrait tirer les leçons de cet acte, lui qui est un responsable gouvernemental censé montrer l'exemple de responsabilité assumée dans toutes les situations. Il faudrait également que son journal sache que l'ère communiste répréhensive, marquée d'arrestations, de punitions et de complots est dépassée. Le monde a beaucoup changé. Il existe désormais plusieurs manières civilisées, démocratiques et nobles de discussion et de persuasion, au lieu de s'en prendre directement aux journalistes qui ne partagent pas nécessairement son opinion en les traitant de malades mentaux. Nabil Benabdellah est un ministre en charge d'un secteur très important et d'une grande sensibilité. Il est de son devoir de se comporter avec d'avantage de civilité et de ne pas s'abaisser à ce genre de manœuvres qui ont reflété une image lâche et minable d'un militantisme qui n'a d'autre objectif que de nous faire reculer plusieurs décennies en arrière, où le droit à la différence n'était pas reconnu. • Abdellah Firdaous