Football. L'affaire Aouzal-Doublali suscite bon nombre de réactions. D'abord, celle du groupement national de football. Mais aussi et surtout, celle des deux dirigeants. Tout a commencé par un bras de fer opposant le Wydad de Casablanca au GNF. L'un en tant que grand club de football, et l'autre en tant qu'institution qui gère le championnat national. Et comme chez nous, la rumeur circule à la vitesse de la lumière, l'affaire s'est vite transformée en « un complot» pour les uns, et « une campagne de dénigrement » pour les autres. Ça se passe comme ça dans notre football. L'affaire Aouzal-Doublali, pour ne pas dire le derby WAC-Raja, version conflit entre personnes en est l'illustration parfaite. Elle a pris une dimension à tel point qu'elle était, mardi dernier, au centre de la réunion du groupement national de football. Pour faire taire les mauvaises langues, M'hamed Aouzal a demandé avec insistance, lors de cette réunion, l'élaboration très prochainement des rapports moral et financier et l'activation des travaux des commissions pour pouvoir, lors de la prochaine réunion, fixer une date pour la tenue de l'assemblée générale du GNF dans les plus brefs délais. Fidèles à leur président, les membres du GNF ont exprimé «leur soutien inconditionnel à toutes les initiatives qu'il prend pour le redressement du sport national». Solidaire, le Raja l'était aussi. Dans un communiqué rendu public hier, le club casablancais « déplore les injures et les diffamations orchestrées par des personnes surchauffées et manipulées». Pour la famille des Vert et Blanc, toujours selon le même communiqué, «la rivalité entre les deux grands clubs casablancais a de tout temps été sportive, imprégnée de respect et de considération réciproque. Rompre cette tradition est une responsabilité lourde». Contacté par « Aujourd'hui le Maroc », le président du WAC de Casablanca, Nasserdine Doublali dément avoir avancé le nom de qui que ce soit et qu'il n'a fait que protester contre la mauvaise programmation des matchs du championnat national, dont le WAC a été le club qui en a le plus fait les frais. Sur les décisions prises lors de la réunion du groupement national de football, il a déclaré qu'il ne comprend rien et que cela se passe dans les coulisses. «Je ne sais rien. Il ne faut pas jeter de pavé dans la mare. Notre football a besoin de ses hommes et il faut qu'on se mette tous à son service », tient à préciser le président du WAC, qui se dit avoir, lui aussi, été objet d'insultes de la part du public. Ce qui se passe actuellement entre nos dirigeants ne fera que ternir davantage l'image du football national. Alors que tous les acteurs et toues les potentialités sont, plus que jamais, appelés à se mettre autour d'une même table pour faire sortir ce sport de sa léthargie, nos responsables continuent de verser dans la polémique. Les années passent, les mentalités restent figées, notre football régresse.