«L'éclairage public constitue un gisement important d'économie d'énergie et permet une bonne maîtrise de la demande». Telle est la principale recommandation formulée dans le livre blanc publié par le cabinet Radius en marge d'un séminaire tenu dernièrement à Rabat et portant sur les villes marocaines et les enjeux à relever en termes d'efficacité énergétique. Ainsi, la rationalisation des dépenses locales induirait une rationalisation des dépenses énergétiques, en l'occurrence une réduction de la facture énergétique sans impacts notoires sur la qualité de service ni sur la disponibilité des ressources d'électricité. A cet égard, un engagement de 50 à 150 millions de dirhams permettrait de changer près de 35.000 points lumineux assurant ainsi un retour sur investissement de 3 à 4 ans. Une telle démarche implique principalement les collectivités locales et les place au cœur d'un système de gouvernance et de gestion des affaires publiques. Pour assurer une gestion optimale, une connaissance minutieuse du parc d'éclairage public devrait être opérée par les communes. «La mise en place systématique des audits énergétiques est une mesure primordiale à implémenter. Une fois le parc connu, les communes peuvent envisager d'améliorer leur performance énergétique», relève-t-on du livre blanc. Trois éléments clés entrent en vigueur. Il s'agit en effet du choix du modèle de gestion, le financement et l'intégration de nouvelles technologies. Le partenariat public-privé est par ailleurs une donne à ne pas négliger. Le livre blanc illustre l'expérience de la Société de développement local de la ville de Salé, conférant davantage de pouvoir décisionnel à la représentation politique locale, mettant en relief la responsabilité de la part du gestionnaire privé. En ce qui concerne le volet financier, les opérateurs du secteur préconisent une approche axée sur la création d'une interface institutionnelle. «Ceci favoriserait l'adaptation des exigences des bailleurs de fonds aux spécificités des attentes et projets locaux», soulignent-ils dans le livre blanc. La composante technologique s'inscrit en priorité. Les gestionnaires sont appelés à se conformer aux prochains normes et standards d'amélioration du rendement propre et économe des équipements électriques. En revanche, les opérateurs privés sont appelés à participer davantage à la recherche et développement. «Si tous ces éléments sont réunis, les actuelles et prochaines expériences d'optimisation locale de l'éclairage public pourront capitaliser sur les meilleures pratiques en la matière, pour déboucher à terme sur un ou des modèles de gestion susceptibles d'être généralisés à l'ensemble des collectivités territoriales», concluent les professionnels dans le livre blanc.