Le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, a perdu son calme, mercredi, dans le cadre de la séance mensuelle de questionnement sur la politique générale à la deuxième Chambre. Tout a commencé lorsque le président de la Chambre des conseillers, Mohamed Cheikh Biadillah, a demandé au chef de gouvernement de rentrer dans le vif du sujet. Mais Benkirane qui n'a, semble-t-il, pas du tout apprécié sa remarque, a remis en cause les propos du président de la séance. «Vous n'avez pas le droit. En tant que président de la séance votre rôle est de veiller au respect du temps imparti à chaque partie selon la Constitution», s'est adressé le chef de gouvernement sur un ton furieux à Biadillah. Une cohue de plusieurs minutes a suivi cet incident, ponctuée par des protestations des différents groupes parlementaires d'opposition. Benkirane a par la suite dit qu'il n'allait pas répondre à tous ses détracteurs, ajoutant que le silence est parfois la meilleure réponse. Il faut dire que les observateurs s'attendaient à une séance chaude. En effet, c'est la première séance mensuelle de questionnement sur la politique générale après le retrait du parti de l'Istiqlal de la majorité pour rallier les rangs de l'opposition. En Video : Quand Benkirane pète les plombs... D'ailleurs, le numéro un de l'Exécutif a reproché aux membres du groupe parlementaire de l'Istiqlal à la deuxième Chambre de changer très vite de discours. «Vous êtes en train de critiquer une politique faite par un ministre de votre parti. Un ministre qui, il faut le reconnaître, a fait de gros efforts pour maintenir les équilibres financiers du pays. Il ne faut pas oublier aussi que les ministres istiqlaliens font toujours partie de l'équipe gouvernementale car je suis toujours en train d'étudier leurs démissions conformément à la Constitution», a lancé Benkirane à l'adresse des conseillers du parti de la balance. Par ailleurs, le chef de gouvernement a critiqué les parlementaires qui appellent à accélérer le processus des réformes alors qu'ils ne l'ont pas soutenu dans la réforme de la Caisse de compensation. Evoquant les relations avec la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc), Abdelilah Benkirane a précisé qu'il s'est réuni avec les représentants du patronat à trois reprises et qu'ils étaient ressortis à chaque fois «très contents».