Les observateurs, les supporters, les journalistes et peut-être même les joueurs madrilènes sont hantés par une seule question : « Comment faire évoluer Beckham ?». Depuis le transfert en grandes pompes de la star britannique David Beckham au Real Madrid, grand favori du Championnat d'Espagne de football qui commence samedi, personne n'est en mesure de déterminer un poste exact pour Beckham. Fini le temps de la tournée lucrative en Asie lors de laquelle les stars du Real Madrid n'ont eu aucun mal à écraser les formations chinoises, thaïlandaises ou japonaises. L'heure à présent est aux choses sérieuses avec des matches plus difficiles et des performances peu convaincantes. Déjà faible sur le plan défensif la saison dernière, le Real se voit perturbé cette saison également vers l'avant avec des joueurs ne sachant pas trouver leur position. « Il y a une galaxie, mais pas d'équipe sur le terrain » soulignait le quotidien AS lundi après la défaite à Majorque (2-1) en match aller de la Super-coupe d'Espagne. Dimanche à Majorque, le nouvel entraîneur du Real, le portugais Carlos Queiroz a préféré faire jouer Figo à droite et faire reculer Beckham au poste de milieu défensif au côté de Cambiasso. Lors des premières séances d'entraînement en Asie, il avait choisi de placer Luis Figo sur le flanc gauche pour permettre à Beckham d'évoluer à son poste de prédilection sur la droite. Pour cela, il a sacrifié le système du « double-pivot » qui avait été érigé en dogme ou presque par son prédécesseur Vicente Del Bosque. De deux milieux récupérateurs, le Real passait à un seul. Mais le conflit opposant le Français Claude Makelele, titulaire au Real, a forcé Queiroz à aligner l'Argentin Esteban Cambiasso. Toujours est-il que lors des premières expériences en Europe, l'équipe privée de ballons a été dominée. Beckham s'est montré peu inspiré défensivement et offensivement. Perdu sur le terrain, il a empiété sur la zone de Zinédine Zidane provoquant ainsi un chamboulement tactique. Conséquence, à la 53e minute pour rééquilibrer l'ensemble, Queiroz a remplacé Beckham par Makelele et le Real a retrouvé son jeu. Mais, alors que fait-on avec Beckham, transféré pour entre 25 et 35 millions d'euros et au salaire de 6 millions d'euros par an ? L'international anglais, lui, s'est déclaré confiant quant à sa réussite au Real Madrid, mardi lors de sa première conférence de presse officielle donnée au centre d'entraînement du club champion d'Espagne de football. La dernière recrue à sensation du grand Real, a cependant reconnu devoir mieux jouer qu'il ne l'a fait jusqu'à présent sous ses nouvelles couleurs. « Si je n'avais pas foi en ma réussite au Real Madrid, je ne serais pas venu. Je sais que je peux jouer bien mieux que je ne l'ai fait depuis mon arrivée et j'espère que cela ira mieux dès les prochains matches », a déclaré le populaire attaquant, égratigné par la presse spécialisée après ses deux derniers matches. Difficile dilemme en fait. C'est l'entraîneur Portugais qui devra peut-être se montrer moins ambitieux tout en faisant preuve de diplomatie pour gérer un vestiaire qui pourrait exploser si des stars ne sont pas heureuses de leur sort.