Majestueux sur tous les fronts, le Real Madrid a démontré, preuve à l'appui, que le star-system élaboré par son président Florentino Perez tenait toutes ses promesses. «Au moins un titre et une nouvelle star par an», l'on se souvient allégrement de cette promesse faite par Florentino Perez, président de son état. Il avait formulé cet engagement au moment où il prenait les rênes du club en 2000, avec un certain Luis Figo dans ses valises. Après une Liga et Zinédine Zidane en 2001, talonnée de près par une Ligue des Champions et Ronaldo en 2002, le président n'a pas failli en 2003 avec une nouvelle Liga et l'arrivée de la star la plus médiatisée, mais aussi la plus vendeuse du monde, David Beckham s'entend. En effet, auréolée de son 29e titre de champion d'Espagne de football, la galaxie Real Madrid, qui s'est récemment dotée de l'étoile britannique, aura prouvé en 2003 que la stratégie conçue dans les coulisses par Florentino Perez est infaillible. Le Real Madrid est également à l'honneur, sur un autre plan. En effet, cinq joueurs portant ou ayant porté le maillot blanc du club madrilène -Zinédine Zidane, Ronaldo, Roberto Carlos, David Beckham et Claude Makelele (évoluant aujourd'hui à Chelsea) - figurent dans le « Onze 2003 » sélectionné par les journalistes de la rubrique football de « L'Equipe » et publié mercredi dernier. Cependant, tout n'a pas été rose en 2003. Le Real Madrid a été critiqué pour la faiblesse de son jeu. Une crise a ponctué le repas de fête du titre, crise dont le capitaine Fernando Hierro a payé les frais, lorsque son contrat n'a pas été reconduit. Mais le choc est venu d'ailleurs. Notamment le remerciement de l'entraîneur historique, le mythe Vicente Del Bosque, après deux Ligas et deux C1, au profit du quasi-inconnu entraîneur-adjoint de Manchester United, le Portugais Carlos Queiroz. Cependant, alors que l'on prédisait un éclatement du groupe, peu enjolivé de défenseurs, suite au départ critiqué du milieu de terrain Claude Makelele, au manque de charisme de Carlos Queiroz et surtout l'impossibilité tactique d'intégrer David Beckham dans un onze madrilène sans écarter d'autres stars, le Real vit un des meilleurs débuts de saison de son histoire. Ailier droit et machine à centrer en Angleterre, Beckham s'est subitement reconverti en milieu de terrain défensif, lumineux et travailleur. L'on ne peut que saluer ses prestations, ainsi que celles de ses coéquipiers, qui ont occasionné un fait remontant à 20 ans : s'imposer au Camp Nou contre Barcelone en Liga. Rien que cela, ajouté à la position de leader au Championnat, a de quoi illustrer une marche rythmée par des pas sûrs. Au cas où le besoin s'en ressentait…