Le secteur de l'embouteillage des boissons gazeuses vient d'être, encore une fois, restructuré. Après le désengagement de l'ONA, qui a cédé ses parts dans la Société des Brasseries du Maroc (SBM) à Castel, ce dernier annonce son désengagement de sa filiale, la SCBG. «Le groupe SBM et le groupe espagnol Equatorial Coca-Cola Bottling Compagni «ECCBC» sont parvenus, le 30 juin 2003, à un accord relatif à cette cession pour un montant de 73 millions de dollars», annonce le communiqué SBM qui prend le soin de préciser que « ce désengagement fait suite à la notification à la SCBG par The Coca-Cola compagnie de la faculté qu'elle avait de mettre un terme au contrat d'embouteillage la liant à la SCBG du fait du changement d'actionnaire majoritaire de la SBM». Concrètement, cette transaction change radicalement la physionomie du secteur. Tenant compte de la spécificité du repreneur, une structure à part, elle reste néanmoins proche de l'emboutteilleur espagnol Cobega contrôlant l'axe Fès-Marrakech. Ensuite, trois grands embouteilleurs se dégagent ladite entité en plus de Casablanca, le groupe Zniber à Tanger-Oujda et le groupe Belhassan à Agadir. Toutefois, il faut désormais compter avec le nouveau venu Pepsi-cola qui s'est lié au groupe Holmarcom. Un investissement de 230 millions de DH a déjà été engagé pour la réintroduction de l'autre géant mondial de la boisson gazeuse. Selon des analystes, un vaste mouvement de consolidation est à attendre, à l'issue de la cession de SCBG. Tenant compte de la suroffre, avec les nouveaux «feux de paille» des boissons idéologiques, les prix seront certainement tirés vers le bas. Les ventes se feront avec des marges minimales, sinon, à perte. Déjà, l'activité boisson gazeuse ne comptait que pour 12% du chiffre d'affaires consolidé des SBM. C'est dire les faibles marges des boissons gazeuses. Par conséquent, la question de savoir si l'ONA et les autres actionnaires, surtout ceux qui ont acheté le titre SBM en Bourse au plus haut, ont bien fait de se désengager de cette activité trouve sa réponse par l'affirmative. Sur les 1,7 milliards de Dh de la transaction avec Castel, le prix de cession de ce dernier de l'activité boissons était attendu. Il se chiffre à 730 millions de DH. Donc, SNBM (Société Nouvelle des Brasseries du Maroc) qui s'est vue confier la branche bière, la distribution (SIM) et la fabrication de casiers à bouteilles (Maropac) sont valorisées à 1 milliard de DH… Ce qui fait une bonne valorisation. Au passage, Castel se débarrasse d'un risque de position dominante sur le marché marocain. Avec près de 90 % de parts de marché revendiquées, la loi sur la concurrence pouvait l'astreindre à céder, de force, certaines activités. Il reste donc à suivre de près la nouvelle phase annoncée entre Coca et Pepsi, cela sera certainement passionnant !