Les femmes semblent se fondre aujourd'hui dans le monde perilleux de la finance. On estime qu'elles ont changé les donnes d'un métier qui était l'affaire des seuls cols blans. Généralement, les hommes sont «supposés» avoir des connaissances plus approfondies que les femmes sur la finance. Mais la finance est aussi une affaire de femmes. Déjà, nos mères faisaient de la finance. Quand elles devaient acquérir, sur le marché, tous les biens de consommation quotidiens, nécessaires pour faire tourner l'entreprise familiale avec un budget déterminé à l'avance. Parfois, sans même avoir ce solde. Elles devaient exceller dans l'art de bien faire des affaires, en un temps record, pour optimiser l'utilisation de leur budget. Plus encore, mettre de côté de quoi faire face aux surprises de la vie. Elles épargnaient et réalisaient de bons placements. Au-delà, les mères savaient aussi gérer le quotidien des hommes. Aujourd'hui, le constat ne trompe personne. Elles sont des présidentes de banques d'affaires, des directrices de banque, des traders, des analystes financiers, des responsables de sociétés de gestion, de bourse, de compagnies d'assurances. Bref, elles sont partout dans le monde périlleux de la finance. D'aucuns estiment qu'elles ont changé les donnes d'un métier, qui était, jusqu'à un passé très récent, l'affaire des seuls cols blancs. Elles l'ont marqué de leurs sens de dévouement, d'êtres chaleureux et d'âmes protectrices. Bien faire les choses, minutieusement, du petit détail au tout, sont des qualités, qui «parmi tant d'autres», leur ont fait gagner l'estime des «empereurs de la finance» de notre pays. Mais comment arrivent-elles à garder le cap et trouver un équilibre entre leurs carrières et leurs vies de femmes de foyer ? Difficile en fait d'imaginer la vie d'une femme de la finance autrement que rapide, trépidante même. Certainement, ce sont les décharges d'adrénaline pendant l'exercice d'un tel métier qui les convainquent de rester, coûte que coûte, dans la course, de tenir tête et de continuer à aller de l'avant. Les femmes de la finance semblent se fondre, aujourd'hui, dans une passivité douloureuse emplie du fantôme d'un rêve égaré - celui d'être égale à «tout homme» -. Elles sont en cela, peut-être, réalistes, pour avoir su exiger l'impossible, pour avoir su continuer à servir en tant que miroirs possédant le magique et délicieux pouvoir de refléter «l'Homme» à deux fois sa valeur.