La politique, j'en ai un peu marre, de plus, il ne se passe rien. En vérité, je suis toujours là à engueuler nos politiques fussent-ils mal élus pour leur fumisterie ou leur fourberie, mais je vais vous le dire clairement et sans fioritures : nous leurs administrés et vaguement citoyens, nous ne sommes pas mieux. Je devrais dire plutôt que nous sommes pires. Rassurez-vous, je ne vais pas vous parler de la pratique de l'exercice de nos droits démocratiques ou des chinoiseries du même type, mais tout bêtement de notre comportement innommable sur la voie publique, presque tous et toutes et autant que nous sommes. Je sais que j'en ai parlé 10, 20, 50 fois ou même plus, ici, ailleurs et partout, mais si j'y reviens, c'est parce que chaque jour que Dieu fait, je me rends compte que nous avons de plus en plus des attitudes qui sont loin d'être celles de gens civilisés, mais plutôt de sauvages au sens le plus bestial du terme. Pour ne pas mélanger encore une fois, comme je le fais à chaque fois, plusieurs trucs à la fois, je vais me limiter aujourd'hui à remuer le couteau dans une des plaies les plus infectées de notre société, à savoir notre code de la route 100.000 fois piétiné et écrabouillé par jour par des chauffards de tout type, de toute origine et de tout sexe. ça va du pauvre gamin inconscient et mal élevé qui s'accroche à un véhicule pour arriver plus vite que ses copains, jusqu'au minable arriviste qui, dans son bolide dernier cri, grille un feu rouge à 200 à l'heure, tout klaxon dehors, en passant par le petit fonctionnaire qui a trimé toute sa vie pour s'offrir la petite voiture de ses rêves et qui croit que ça lui donne le droit de ne pas marquer le Stop et d'écraser ses prochains pour la seule raison qu'ils ne sont encore que de vulgaires piétons. Non, je n'ai pas encore fini car la liste est encore bien longue. Vous avez aussi le chauffeur de taxi qui freine quand il veut et où il veut sous prétexte que, justement, c'est un taxi et qu'en tant que tel, il a le droit de s'arrêter quand ça lui chante, alors que vous, vous devez vous arrêter de le suivre. Je ne vais pas oublier non plus le mec pressé ou la nana excitée qui ont horreur d'attendre stupidement derrière d'autres véhicules que ce stupide feu rouge veuille bien passer au vert, et qui, en moins d'une vous doublent en 3ème file, piétinant au passage la ligne blanche qui rougit à leur place, et qui se retrouvent en face de la file d'en face qu'ils commencent à regarder de travers comme des limaces. Ce qui est marrant dans ce type de situations, c'est que la plupart du temps, ces dépasseurs trop pressés et trop mal éduqués vous poussent à faire des efforts surhumains pour qu'ils puissent passer. Et n'attendez surtout pas qu'ils vous disent merci. Vous savez, j'ai des centaines d'exemples comme ça à vous raconter encore, mais je vais me limiter à cette anecdote que j'ai vécue cette semaine avec un de mes grands amis et excellent confrère. Alors qu'on était en train de papoter devant chez lui tout en maudissant ces satanés embouteillages, on a vu une superbe bagnole, avec une jeune et belle dame, un smartphone à l'oreille, bref, une femme moderne et tout et tout, qui s'apprête à s'introduire dans une rue en sens interdit, vraisemblablement pour fuir le bouchon. Dès que mon pote lui a fait remarquer ce qu'il a cru être une inattention de sa part, elle lui a fait un geste qui dénote un mépris absolument inouï, lui signifiant qu'il doit vite lui céder le passage et de se mêler de ce qui le regarde. Dire que mon ami et moi avons été choqués serait peu dire. Nous étions écœurés, pis encore, nous étions désespérés. Vraiment, je crois que le Maroc de la modernité, ce n'est pas pour demain. Bon week-end quand même à tous ceux et toutes celles qui respectent le code de la route. Quant aux sauvages…