Dans son dernier rapport intitulé «L'équité pour accélérer la réalisation des droits des enfants au Maroc», l'Unicef dresse un bilan alarmant en pointant du doigt les disparités importantes entre le milieu rural et le milieu urbain, ainsi que les catégories sociales dans la réalisation des droits de l'enfant. Ces disparités sont perceptibles à plusieurs niveaux: éducation, mortalité infantile, accès à l'eau potable, assainissement et logement décent… S'agissant du travail des enfants, l'Unicef explique que ce phénomène dépend de plusieurs facteurs, à savoir la région, le milieu de résidence et le niveau de revenus du ménage. Dans son rapport, l'organisation onusienne note que le travail des enfants est trois fois plus élevé chez les 20% de la population les plus pauvres par rapport aux 20% de la population les plus riches. Ce phénomène varie également en fonction du niveau de l'éducation du chef de ménage. En effet, il est deux fois plus élevé chez les enfants dont le chef de ménage n'a pas été scolarisé par rapport à ceux dont le chef de ménage a atteint le secondaire ou plus. Toujours selon les analyses de l'Unicef, les enfants de la région de Doukkala-Abda sont 15 fois plus exposés au risque de travail que ceux de Guelmim-Es Smara. En dénonçant ces inégalités, l'Unicef souhaite que les droits des enfants soient réalisés avec équité. Un principe qui est d'ailleurs reconnu dans la Convention des droits de l'enfant. Pour l'Organisation, il est clair que l'application de ce principe permettrait aux enfants d'avoir accès à l'éducation, aux soins de santé, à l'eau, à la protection et aux autres services nécessaires pour leur survie, leur croissance et leur développement.