Quelque 92.000 enfants âgés de 7 à moins de 15 ans travaillaient en 2012, soit 1,9 % de l'ensemble des enfants de cette tranche d'âge, selon les résultats d'une enquête du Haut-Commissariat au Plan (HCP), rendus publics à l'occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants, célébrée le 12 juin de chaque année. Le phénomène de travail des enfants au Maroc est toutefois en forte régression depuis 1999, année où il touchait 9,7 % de l'ensemble des enfants de 7 à moins de 15 ans, soit 517.000 enfants, précise l'enquête nationale sur l'emploi, ajoutant que le travail des enfants de moins de 15 ans est un phénomène concentré principalement en milieu rural où il touche 3,9 % des enfants (85.000) contre 16,2 % en 1999 (452.000 enfants). Dans les villes, ce phénomène concerne 0,3 % des enfants citadins (7.000) contre 2,5 % en 1999 (65.000 enfants), ajoute la même source, soulignant qu'en somme, plus de neuf enfants actifs occupés sur dix (92,4 %) résident en milieu rural. Par ailleurs, ce phénomène touche beaucoup plus les garçons que les filles (54,1 % sont de sexe masculin). Cette proportion varie de 51,1 % en milieu rural à 90,3 % en milieu urbain. Selon les circonstances de leur travail, 21,7 % des enfants travaillent parallèlement à leur scolarité, 59,2 % ont quitté l'école et 19,1 % n'ont jamais fréquenté l'école (soit 78,3 % des non scolarisés pour l'ensemble des enfants au travail). Les principales raisons avancées concernant la non scolarisation des enfants au travail sont à 31,4 % le fait que l'enfant n'accorde aucun intérêt aux études, à 22,9 % à la non disponibilité d'établissement d'enseignement général dans le lieu de résidence, à l'inaccessibilité, aux difficultés géographiques ou climatiques, à 16,4 % due à l'absence de moyens financiers pour couvrir les frais scolaires, et enfin à 12,1 % à l'obligation d'aider le ménage dans ses activités professionnelles. Le travail des enfants reste concentré dans certains secteurs économiques. Ainsi, en milieu rural, ils sont 95,5 % à travailler dans l'"agriculture, forêt et pêche". En zones urbaines, les "services", avec 58,4 %, et l'"industrie y compris l'artisanat", avec 31,3 %, sont les principaux secteurs employeurs des enfants. Selon le statut dans l'emploi, plus de 9 enfants actifs occupés sur 10 en milieu rural travaillent en tant qu'aides familiales. En milieu urbain, un peu plus de la moitié des enfants sont des apprentis (51,5 %), environ le quart des "aides familiales" (25,3 %), un enfant sur cinq travaille en tant que salarié (22,1 %) et en tant qu'indépendant (1,1 %). Concernant le cadre familiale des enfants au travail, l'enquête du HCP relève que le travail des enfants concerne 76.533 ménages, soit 1,1 % de l'ensemble des ménages marocains, concentrés en milieu rural (70.011 ménages contre 6.522 dans les villes). Ce phénomène touche surtout les ménages de grande taille. La proportion des ménages ayant au moins un enfant au travail est de 0,3 % pour les ménages de trois personnes et augmente progressivement avec la taille pour atteindre 3,1 % parmi les ménages de 6 personnes et plus. La proportion des ménages dont au moins un enfant est au travail est quasi nulle parmi les ménages avec un chef ayant un niveau d'instruction supérieur et s'établi à 1,5 % parmi les ménages dont le chef n'a aucun niveau d'instruction. Selon le type d'activité du chef de ménage, cette proportion passe de 0,2 % pour ceux qui sont inactifs à 0,3 % pour les chômeurs pour atteindre 1,5 % pour les actifs occupés.