Après la publication par le parti de l'Istiqlal de ses mesures pour sortir l'Etat de sa mauvaise posture économique, les autres partis politiques de la majorité devraient également faire de même. «Après les deux dernières réunions des partis de la majorité marquées par les exposés particulièrement alarmants des deux ministres de l'économie sur la situation financière et économique du pays, il a été convenu par les quatre alliés que chaque parti travaille sur sa vision et élabore des propositions adaptées à la situation», explique une source bien informée au sein de la majorité. Selon la même source, cette nouvelle approche s'inscrit dans la philosophie de la nouvelle Constitution et permet surtout aux partis de la majorité de reprendre le contrôle au lieu de déléguer exclusivement à ses ministres au gouvernement cette tâche. Le parti de la balance était le premier à officialiser sa vision concernant notamment la Caisse de compensation, les autres devraient bientôt suivre. Le PPS a formé, il y a quelques jours, une commission restreinte pour élaborer les propositions du parti. «Cette commission va soumettre les résultats de ses travaux aux instances du parti avant de les présenter aux alliés», explique Mohamed Grine, membre du conseil de la présidence du PPS et chercheur au sein du Centre d'études et de recherches Aziz Belal. Et de poursuivre : «Les mesures de l'Istiqlal bien qu'elles soient des propositions méritent bien d'être discutées surtout que le parti promet plus de 40 milliards de dirhams d'économie». De leur côté, les responsables du Mouvement populaire tiendront, samedi prochain, une grande réunion avec la participation des deux groupes parlementaires et les membres du bureau politique. «Nous allons discuter au cours de cette réunion les propositions de notre parti sur le plan économique. Nous allons également prendre des décisions importantes. Nous sommes, par ailleurs, en train d'étudier les propositions formulées par l'Istiqlal de sorte à appuyer celles qui s'accordent avec les positions de notre parti», affirme Mohamed Moubdie, président du groupe du Mouvement populaire à la première Chambre parlementaire. Au PJD, chef de file de la majorité parlementaire et gouvernementale, différentes réactions ont été prises sur le sujet. Certains cadres de l'aile dure du parti voient l'initiative de l'Istiqlal comme une tentative destinée à mettre le PJD dans une situation embarrassante après avoir défendu un projet de réforme de la Caisse de compensation sur la base d'une libéralisation progressive des produits subventionnés sachant que l'Istiqlal s'oppose à un tel scénario. D'autres responsables au sein du parti de la lampe adoptent une position plus soft. C'est le cas notamment de Slimane El Amrani, secrétaire général adjoint du PJD. «Sur le principe, chaque parti qu'il soit de l'opposition ou de la majorité a le doit de donner une vision sur les chantiers importants du pays et de formuler des propositions pour améliorer la situation. Quand l'initiative est prise par un membre de la majorité, en l'occurrence le parti de l'Istiqlal, on ne peut que s'en féliciter. Cela dit, il est plus judicieux que ces propositions soient communiquées au chef de gouvernement», explique-t-il.