ALM : Les chercheurs parlent d'un notable réchauffement climatique. Quels seront ses effets sur l'arboriculture au Maroc ? Ahmed Oukabli : Les reconstitutions et les prédictions climatiques convergent pour confirmer l'accroissement des températures, la réduction des disponibilités en froid et la variabilité spatio-temporelle des précipitations. Le Maroc est situé au centre de ces changements avec des différences de réchauffements saisonnières qui sont plus accentuées en hiver et en début d'automne. L'arboriculture est confrontée à un défi d'adaptation à l'évolution climatique et les événements phénologiques sont des marqueurs du climat mais aussi des éléments clés de l'adaptation du végétal aux variations climatiques. Suite à ces changements climatiques, l'amandier peut-il avoir une capacité d'adaptation ? L'amandier se caractérise par une souplesse d'adaptation au changement climatique en raison de sa plasticité et de ses faibles exigences écologiques. C'est une espèce qui se caractérise par sa tolérance à la sécheresse et même sa résistance face aux stress hydriques, ses faibles exigences en froid et ses besoins élevés en chaleur. Ce à quoi doit bénéficier la culture d'amandier ? Les pratiques doivent évoluer vers une adaptation aux conditions du milieu comme la gelée et la sécheresse et au marché. L'adoption de variétés sélectionnées comme Marcona, Ferragnès, Laurane et autres avec la pratique de 2 à 3 associations variétales contribuera à minimiser le risque de gelée. Aussi, l'utilisation de porte-greffes sélectionnés par l'INRA tolérant à la sécheresse est fortement recommandé. J'ajouterait qu'une mise à niveau des connaissances et des pratiques des agriculteurs sur la conduite de cette culture est nécessaire pour l'amélioration de la productivité et de la qualité des amandes.