Au-delà du dépistage du diabète, la pauvreté dans la région est palpable. Entre Errachidia et Tinghir aucun gynécologue ni pédiatre à la ronde. Hommes et femmes sont livrés à eux-mêmes; comme seul Espoir : Dieu. Ce n'est pas la première fois et ce ne sera certainement pas la dernière que les membres de l'association de l'AFMED (Association franco marocaine du diabète et de l'enfant) organisent une expédition avec les autorités locales de la région de Tinghir pour faire un dépistage du diabète et une action humanitaire visant plusieurs populations sensibles. La dernière en date a eu lieu les 23 et 24 février dernier. Ce fut l'occasion pour les équipes de l'ONG précitée accompagnées des membres de l'association A puissance 4 de Dreux et de l'association Todra Solidarité de la même ville de l'Hexagone de sensibiliser les populations concernées aux risques du diabète et les précautions à prendre. Ce fut aussi l'occasion de distribuer aux populations atteintes de cette maladie des kits individuels nécessaires au suivi de la pathologie. Au-delà de l'intérêt pour les diabétiques, les faits sont têtus dans ces localités enclavées. Les associations qui se déplacent régulièrement de part leur appartenance à cette localité sont conscientes de l'âpreté de la vie chez ses populations vivant dans la neige et le froid bravant les différences de températures et aspirant à un avenir meilleur. Les membres de l'association en témoigneront tous : l'état d'esprit, la bravoure et la naïveté de ces populations les transcendent. Et c'est ce qui mérite de les aider. Originaire de la région, My Ahmed Querrouani, maire adjoint de Dreux a accompagné les missionnaires. Il ne cache pas sa satisfaction à chaque fois qu'une action du genre est effectuée. «Nous sommes très ravis d'avoir participé à cette action humanitaire pour nous rapprocher des associations locales, ceci dans le but de bâtir un projet durable», déclare M. Querrouani. Toujours est-il que l'état des lieux est préoccupant. «Entre Errachidia et Tinghir où sont recensés 150.000 habitants, aucun gynécologue, aucun pédiatre n'est installé pour suivre médicalement cette population. Le dépistage du sein est inexistant», déplore l'élu de Dreux. Les faits sont têtus et l'INDH par la voie de ses actions devra sans plus tarder s'atteler à élargir son champ d'action pour doter les associations de la région et militer pour ces populations pour qu'elles puissent avoir acès aux services publics les plus basiques. Ce n'est qu'ainsi qu'une ébauche du projet de Société Maroc pourra être légitime. Sans cela les populations enclavées continueront à vivre dans des conditions précaires et à cent mille lieux de la civilité. L'exercice n'est certes pas simple car il suppose des recensements et des affectations de dons et de prises en charge par des ministères qui ne sont pas forcément dotés des budgets nécessaires. Mais l'implication de la partie civile d'ici et d'ailleurs pourra créer le débat et forcer les prises de décision pour un Maroc équitable où la fracture sociale devra être réduite sans plus tarder. Les enjeux sont clairs.