Il y a quelques jours le Web s'enflammait suite à l'annonce de l'occupation de la «Fabrique culturelle» -les anciens abattoirs de Casa-blanca- par des dizaines de voitures. L'un des seuls espaces culturels de la capitale économique transformé en parking ??!! L'info a aussitôt fait le tour des réseaux sociaux, des Groupes se sont créés tel «Save L'Battoirs», une pétition a été mise en ligne et les signatures ont afflué par milliers… En 48 heures la mobilisation était générale et la société de location de voitures qui occupait les lieux battait en retraite ! Deux enseignements majeurs sont à tirer de cette affaire : d'abord la jeunesse marocaine et tous les amoureux de la culture sont conscients de l'importance vitale qu'il y a à faire vivre la culture et lui donner la place qui doit être la sienne, ensuite tous les responsables politiques ont tout intérêt à comprendre que dorénavant la culture doit être intégrée en priorité dans leurs programmes respectifs et qu'aux prochaines élections les jeunes en feront un élément déterminant de leur choix… Fort de cet épisode qui a vu la culture l'emporter sur le mercantilisme, je voudrais ici me permettre quelques propositions tirées de mon vécu sur le terrain. Oh certes, elles sont sans prétention et ne remplacent pas une réelle «politique culturelle», mais idées de proximité, peu coûteuses, elles seraient une véritable «dynamo» au quotidien pour les jeunes. La jeunesse marocaine souffre du chômage, de l'exclusion, mais de plus elle est tenue à l'écart des prises de décision qui la concernent en premier chef. Le mouvement associatif, les actions culturelles, les nouvelles radios… ont permis d'ouvrir de nouvelles voies, cependant la culture demeure le cadet des soucis de nombre d'élus. Dans ce contexte un certain nombre de réalisations concrètes peuvent être initiées. Par exemple : - Recenser les locaux communaux inusités dans les quartiers et les mettre à la disposition des associations de jeunes pour leurs activités d'animation culturelle. - Aménager des studios de répétition pour les groupes de jeunes musiciens des quartiers dans les usines ou grands magasins désaffectés. - Agencer des espaces au profit des jeunes artistes pour expositions de peintures, tableaux, sculptures… - Mettre à disposition les locaux scolaires (préaux, cours, terrains de sport) au profit des associations de jeunes, pour des activités péri-scolaires lors des week-ends et des vacances scolaires, en contrepartie les associations se chargeraient de la propreté des lieux et feraient bénéficier les élèves de l'établissement de ces activités, etc. L'animation culturelle des quartiers n'est pas anecdotique elle est le socle sur lequel se bâtira et se développera la culture, le terreau d'où naîtront nos futurs artistes, l'engrais qui permettra de mieux vivre ensemble. Quand donc comprendra- t-on que la culture est l'âme de l'Homme et donc l'âme d'un peuple ? Et pour ceux qui pensent que la culture coûte il serait temps de leur ouvrir les yeux et leur faire comprendre qu'elle est un vivier d'emplois, qu'elle est l'élément déterminant du rayonnement d'un pays et qu'elle «rapporte» plus que le tourisme en termes de devises.