La dispute du contrôle des forces de sécurité entre le Président palestinien Yasser Arafat et son Premier ministre Mahmoud Abbas prend un nouveau tour, Jibril Rajoub ayant été chargé par Arafat de superviser les forces de sécurité palestiniennes. La dispute du contrôle des forces de sécurité entre le Président palestinien Yasser Arafat et son Premier ministre Mahmoud Abbas prend un nouveau tour, Jibril Rajoub ayant été chargé par Arafat de superviser les forces de sécurité palestiniennes. Rajoub, promu général, a retrouvé ainsi sa place de dirigeant effectif du Conseil national de Sécurité, que préside Yasser Arafat, avec pour mission immédiate la restructuration de l'ensemble des services palestiniens et pour «superviser et coordonner les relations entre l'Autorité palestinienne et le Quartette» (Etats-Unis, Russie, Union européenne et Nations unies) qui est l'auteur de la «feuille de route». Pour le politologue palestinien Hani al-Masri, cette nomination est clairement un défi au Premier ministre Mahmoud Abbas. Elle traduit clairement que le Président Arafat refuse d'être mis sur la touche, comme le souhaitent Israël et les Etats-Unis, «en refusant d'abandonner son pouvoir sur les organes de sécurité». Israël et son allié américain ont toujours essayé d'instrumentaliser les divergences entre les deux hommes d'Etat palestiniens sans réussite probante jusqu'à présent. Leur haut niveau de conscience politique et leur long parcours de militants d'une cause juste ont constitué un obstacle majeur face à ces tentatives de division. N'empêche que le nouveau contexte politique régional, issu notamment de l'occupation de l'Irak et de la volonté de remodeler le Proche-Orient, est bien plus complexe que les précédents. Des contradictions majeures existent entre les différentes composantes de l'Autorité palestinienne, et la stratégie israélo-américaine consiste ouvertement à provoquer une guerre civile au sein du Peuple palestinien. Pour y arriver, leur stratégie cherche à neutraliser tous ceux qui s'y opposent et favoriser ceux qui sont disposés à collaborer. De nombreux facteurs rendent la liquidation physique de Yasser Arafat impossible, alors, on prépare les conditions objectives de sa liquidation politique. Sa neutralisation est un préalable au règlement du conflit israélo-palestinien conforme à leurs plans. La nomination de Mahmoud Abbas au poste de Premier ministre était aux yeux des Israéliens et des Américains, un premier pas dans cette direction. La reprise en main des services de sécurité par Yasser Arafat est un ultime acte d'autodéfense et de survie politique.