Dans un ciel sportif couvert par les déceptions et assourdissant par les tonnerres de ses déboires en foot, en lutte, en cyclisme, en boxe et partout, le tennis survient comme une embellie salvatrice. Dans un ciel sportif couvert par les déceptions et assourdissant par les tonnerres de ses déboires en foot, en lutte, en cyclisme, en boxe et partout, le tennis survient comme une embellie salvatrice. Depuis plusieurs années les trois mousquetaires, Aynaoui, Arazi et Alami, se distinguent sur les courts du monde. Ce qui n'est pas une sinécure quand on sait ce que dépensent les pays leaders de cette discipline en infrastructure, en formation et en sponsoring pour fabriquer les stars. Ce que réalise, par exemple, Younes El Aynaoui, depuis le début de l'année est tout simplement extraordinaire. En remportant le tournoi de Qatar en janvier dernier, il est rentré dans l'histoire en devenant numéro un mondial. Une première à l'échelle arabe, africaine et, on l'avait oublié, musulmane ; ce faisant, Younes aura fait le même effet qu'avait provoqué Nawal Al Moutawakil à Los Angeles en 1984. Il est vrai que les jeux olympiques sont d'une plus grande envergure, mais pour le monde musulman l'exploit d'El Aynaoui est tout aussi inédit. D'autant plus que ce dernier n'a pas cessé de confirmer ses talents et sa maturité en se qualifiant à la finale du tournoi de Dubaï. Et de quelle manière ? Il a éliminé le tenant du titre et la tête de série n° 1, l'Espagnol Carlos Ferrero et est venu à bout du Suédois Thomas Johansson, tête de série n° 2 et surtout récent vainqueur de l'Open d'Australie. Du coup, Younes El Aynaoui qui est classé neuvième mondial devra se hisser, aujourd'hui, à une place plus rapprochée du trio de tête. Ce qui constitue encore un exploit que seules les grandes stars du tennis mondial ont pu réaliser à un moment ou un autre de leur carrière. Une belle revanche pour ce jeune homme de 30 ans qui a souffert le martyre pendant des années pour arriver au sommet de la hiérarchie. Une belle leçon, aussi, de combativité et de détermination quand on sait que Younes avait commencé sa carrière professionnelle sans sponsor, ni soutien financier de l'Etat. Il s'est battu à armes inégales contre ses adversaires et se lamentait peu de son sort en comptant sur ses efforts et ceux de ses parents. Aujourd'hui; il récolte les fruits de son courage et de son travail de longue haleine. C'est curieux, mais on a l'impression que chez nous, on n'a pas encore réalisé que Younes représente mieux l'image du Maroc que les «stars » d'un football déchu. Une balle de match qui est passée inaperçue.