Le bras de fer entre Mustapha Ramid, ministre de la justice, et le Syndicat démocratique de la justice affilié à la FDT connaît un nouveau rebondissement. Le syndicat a récemment rendu public un communiqué dans lequel il dénonce l'attitude exclusive du ministre de la justice à l'encontre du syndicat. Attitude exprimée dernièrement dans un communiqué reçu par le SDJ. En effet dans ce communiqué, le ministère a annoncé sa décision de boycotter toute activité du syndicat. De la sorte, le ministère de la justice a souhaité mettre la pression sur le syndicat afin qu'il se désolidarise des militants sahraouis qui avaient brandi des slogans virulents à l'encontre du ministre lors de sa tournée dans les différents tribunaux des provinces du Sud. Pour Youssef Aydi, secrétaire général adjoint du Syndicat démocratique de la justice, la réaction de Mustapha Ramid relève de «l'orgueil» et ne répond à aucune volonté de mettre l'intérêt général au-dessus des questions individuelles. «Ceci, alors que nos revendications sont légitimes, non coûteuses et n'ayant aucun impact sur le budget de l'Etat», souligne-t-il. «Une première dans l'histoire de l'action syndicale, la décision du ministère de boycotter les activités de notre syndicat, l'un des plus représentatifs, est dangereuse. Aujourd'hui de telles décisions nous indiquent que ce sont le tempérament et les réactions de M. Ramid qui déterminent sa vision de la réforme et non une référence à l'Etat de droit et de justice», lit-on dans le communiqué du SDJ. Rappelons qu'il ne s'agit pas là de la première confrontation entre le ministre de la justice et le syndicat de la justice. Déjà, le syndicat avait protesté plusieurs fois afin de faire prévaloir ses revendications, notamment la révision du statut de greffier ainsi que leur implication effective dans le dialogue de la Haute instance de la réforme de la justice, entre autres revendications sociales. En réaction et suite à diverses grèves, M. Ramid avait décidé d'effectuer des ponctions sur les salaires des grévistes, décisions qui n'ont fait que nourrir les tensions entre le syndicat et le ministère. Mustapha Ramid avait également suscité la colère des syndicalistes lorsque des manifestations du SDJ ont été dispersées par la force suite à l'intervention de la police. Ce qui avait causé la blessure de plusieurs syndicalistes, parmi eux le secrétaire général du SDJ, Abdessadek Saaîdi.