L'action des ministres du PJD au gouvernement fera désormais l'objet d'une évaluation de la part du conseil national, a déclaré son président à l'ouverture de la 1ère session ordinaire de cette institution samedi à Rabat. Saâd-Eddine El Othmani qui s'est félicité de ce nouvel élargissement des attributions du conseil - lequel est considéré comme le Parlement du PJD -, a considéré que l'évaluation du rendu des ministres pjdistes est autant un facteur de cohésion partisane que de solidarité gouvernementale. Il a assuré que cette solidarité est sauve et que tous les partis au gouvernement travaillent à la renforcer «n'en déplaise à ceux qui souhaitent le contraire». Il s'est élevé contre l'agression dont a été victime le député pjdiste Abdessamad Al Idrissi et a déclaré que le ministre de l'intérieur a diligenté une enquête à ce sujet. Cette saillie a donné le ton au reste des travaux de cette 1ère session qui a semblé continûment naviguer entre deux eaux indiquant clairement que le PJD n'a pas encore résolu la question de sa transition. Au cours de cette séance d'ouverture, autant Saâd-Eddine El Othmani que le secrétaire général du PJD ont parlé comme responsables de parti que comme membres du gouvernement. Abdelilah Benkirane n'a pas dérogé à cette règle, qu'il a contribué à instituer en parlant comme chef de parti là où il est invité à se comporter comme chef de gouvernement et vice versa. Après avoir sermonné les congressistes en les appelant à serrer les rangs et à soutenir leur parti. «Soutenez-moi par votre probité, votre abnégation et votre sens du bien commun», a-t-il dit apostrophant l'auditoire où se reconnaissaient également les ministres PJD. Et encore : «Répondez à ceux qui dénigrent votre parti, assistez à ses réunions et payez vos cotisations». Cependant c'est comme chef de gouvernement qu'Abdelilah Benkirane a le plus parlé au cours de cette 1ère session du conseil national du PJD post 9ème congrès national. Il l'a fait comme à son habitude en s'en prenant aux lobbies et aux résistances qui s'essayent à freiner la démocratisation et le progrès et, en pourfendant ceux parmi les médias qui colportent le faux. Pourtant c'est au plan de son action économique qu'Abdelilah Benkirane a été le plus loquace. Revenant sur la question des embauches des diplômés, il a affirmé que son cabinet a plus fait en le domaine que n'importe lequel des gouvernements qui l'ont précédé et «quoi qu'on dise ou fasse, le concours reste de rigueur». Il a également considéré que son bilan est satisfaisant sur le plan de la sauvegarde des équilibres macroéconomiques et de la crédibilité du Maroc. «Nous avons levé un emprunt de 1,5 milliard de dollars sur le marché américain qui nous en a offert 6 et nous avons droit à une ligne du FMI de 6,2 milliards», a-t-il déclaré en guise d'exemples de cette situation. Mais il a surtout laissé entendre que la Caisse de compensation sera incessamment réformée. Il a déclaré que des solutions de rechange seront mises en application pour les populations vulnérables et qu'une attention particulière sera portée aux transports publics. Les propos d'Abdelilah Benkirane laissent penser que l'effet de l'enchérissement des hydrocarbures s'étant tassé, le gouvernement envisage d'autres hausses. Elles pourraient porter sur le gazole, le gaz butane, la farine et le sucre, sitôt mis en place les filets de sécurité prévus pour les revenus modestes.