Les professionnels du béton sont en colère. Ainsi l'Association marocaine de l'industrie du béton (AMIB) est très remontée contre les mesures fiscales prises par la loi de Finances 2013, notamment les taxes sur l'acier (100 DH la tonne) et le sable (30 DH la tonne, soit 50 DH le m3), en passant par l'augmentation de la taxe sur le ciment, qui a grimpé de 100 à 150 DH en mai dernier et la hausse du prix du ciment intervenue début novembre. En effet, lors d'un point de presse tenu mardi 18 décembre à Casablanca, M'hammad Chaoudri, président de l'AMIB, a fait savoir que la taxation aura un effet négatif sur le secteur industriel de la filière industrie du béton car elle renforcera la désorganisation de cette filière déjà fortement pénalisée par le secteur informel. Il a également indiqué que la consommation du préfabriqué en ciment est faible (6,9% en 2011) comparativement à plusieurs pays dont le développement est similaire à celui du Maroc. Certes, selon la même source, l'augmentation des prix des intrants aura une incidence sur le coût de production des logements à 140.000 DH et ceux à 250.000 DH, dont le prix de vente est fixé jusqu'à 2020. Les autres segments subiraient une augmentation des prix de vente, ce qui serait automatiquement répercuté sur le consommateur final. Pour financer le fonds de solidarité habitat, le gouvernement a puisé dans un secteur qui a plus besoin de l'appui du gouvernement que de taxations supplémentaires. Le secteur du préfabriqué du béton a payé environ 600 millions DH de taxes entre 2006 et 2011. La contribution annuelle a augmenté d'environ 250% dans la même période.