Le commerce électronique a généré 16,4 milliards d'euros pour le secteur hôtelier et plus de 11 milliards pour les entreprises des transports en Italie, soit, respectivement, 51% et 68% du total des transactions effectuées en 2022, boostant, ainsi, le marché du tourisme, selon des données de l'Observatoire de l'innovation numérique dans le tourisme. Malgré l'impasse de la composante « Hors-Ligne », le secteur touristique italien « est de retour sur les rails, tiré par le e-commerce », indique l'Observatoire de l'Ecole de gestion de l'Ecole polytechnique de Milan dans une étude publiée mercredi, notant que 56% des touristes ont utilisé exclusivement des canaux en ligne pour organiser leurs vacances. Les outils les plus sollicités sont les portails d'avis, les agrégateurs et comparateurs d'hébergement et de transports et les sites des hébergeurs, précise le rapport. Par ailleurs, la tendance du « smart working » se confirme également. Grâce à l'évolution de l'offre italienne en Slow tourisme, 17% des employés installés en Italie ont travaillé à distance depuis un lieu de villégiature dans les 6 mois centraux de 2022, fait savoir la publication, ajoutant que 49% des structures réceptives déclarent avoir hébergé des « travailleurs intelligents ». De Milan à Palerme, passant par Rome et Naples, les villes et les bourgs italiens tentent d'attirer cette communauté digitale émergente, incitée par la mise en place d'un « visa de nomade numérique ». Cette mesure est spécifiquement conçue pour les « nomadi digitali » non européens, « qui exercent des activités professionnelles hautement qualifiées grâce à l'utilisation d'outils technologiques qui leur permettent de travailler à distance, de manière autonome ou pour une entreprise qui ne réside pas sur le territoire de l'Etat italien ». Le Digital Nomad Visa est d'une durée d'un an, contrairement au visa touristique de 90 jours. Il est renouvelable, ce qui permettra également au détenteur de se projeter vers une installation plus longue. De nouveaux avantages fiscaux sont, en outre, entrés en vigueur pour encourager ce segment touristique. L'impôt a été fixé à 5% pendant les cinq premières années sur un pourcentage de la facturation brute (en général 78%), si les revenus bruts n'excèdent pas 65.000 euros/an. Les résidents étrangers profitent également d'une détaxation de 70% sur tous leurs revenus générés dans le pays. Le gouvernement italien a prévu d'investir 1 billion d'euros pour attirer les nomades digitaux dans des régions rurales où la détaxation peut atteindre jusqu'à 90%. Des investissements majeurs sont prévus pour réaménager 2.000 villages fantômes plus attractifs, en modernisant les installations et les infrastructures. Chaque région mise sur ses potentialités. Si la Toscane parie sur les richesses de sa campagne en proposant des hébergements gratuits à ces travailleurs itinérants en contrepartie d'achat de produits locaux, la Sardaigne souhaite saisir l'occasion pour promouvoir ses villages dépeuplés. Dans le cadre de ce programme national, l'île propose des propriétés à vendre à un prix symbolique de 1 euro. Objectif : relancer l'activité économique de la région et lutter contre l'abandon.
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