Le système de justice pour les enfants au Maroc est cité parmi les bonnes pratiques au niveau mondial, s'est félicité, lundi à Skhirat, la représentante du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) au Maroc, Speciose Hakizimana. « L'UNICEF accueille avec une grande satisfaction l'opérationnalisation des dispositifs territoriaux de protection de l'enfance qui représente une étape importante marquant la déclinaison territoriale de la politique publique intégrée de protection », s'est réjouie Mme Hakizimana à l'ouverture des Assises nationales sur la protection des enfants en contact avec la loi: états des lieux et perspectives. L'équipe de l'UNICEF a travaillé avec le ministère public et les autres parties prenantes nationales pour asseoir une approche holistique en matière de justice pour les enfants, axée sur le respect des droits de l'enfant et en adéquation avec les normes internationales, a-t-elle souligné, notant que l'UNICEF et le Maroc sont liés par un partenariat stratégique en faveur de la protection de l'enfance. Un des exemples est la mise en application de la charte de la réforme de la justice et de la concrétisation de la politique publique intégrée de protection de l'enfance, a-t-elle relevé, mettant en avant le résultat atteint ayant permis à plus de 70% des enfants en conflit avec la loi de bénéficier des mesures alternatives à la détention. Cet engagement en faveur de l'enfance a contribué à améliorer la qualité, la couverture et l'accès des enfants et des familles vulnérables aux services de prévention et de réponses à toutes les formes de violence à l'égard des filles et garçons vivant au Maroc, a-t-elle indiqué. Par ailleurs, la responsable onusienne a indiqué que ces assises constituent une opportunité pour débattre et définir les conditions nécessaires en vue de renforcer un système national de protection de l'enfance basé sur un cadre juridique et réglementaire solide et des politiques spécifiques à la protection de l'enfance, ajoutant que l'accès à un système judiciaire plus adapté peut faire une réelle différence dans la vie de nombreux enfants vulnérables, ceux victimes ou en conflit avec la loi. De son côté, l'ambassadeur de l'Union européenne au Maroc, Patricia Llombart Cussac, a souligné que les enfants et la jeunesse sont pour l'UE, comme pour le Maroc, un enjeu primordial pour le développement de la société, peu importe leur situation géographique et sociale, notant que les enfants doivent pouvoir bénéficier pleinement de leurs droits et l'Etat doit les protéger. L'enfance est au cœur des priorités de l'UE qui privilégie une approche globale et multidisciplinaire, a insisté Mme Llombart Cussac, relevant que l'UE a adopté en mars 2021 une stratégie sur les droits de l'enfant qui prend en compte des nouvelles réalités et des défis persistants et qui place les enfants et leur intérêt supérieur au cœur des politiques de l'UE. Ces principes guident également l'UE dans ses relations extérieures, a fortiori avec ses partenaires stratégiques, comme le Maroc, a-t-elle fait savoir, considérant que la convention internationale des droits de l'enfant et l'application de l'intérêt supérieur de l'enfant dans toutes les circonstances est une valeur centrale partagée avec le Maroc. « L'Union européenne se réjouit ainsi d'accompagner depuis longue date le Ministère de la Solidarité, de l'insertion sociale et de la famille dans la mise en place de dispositifs territoriaux de protection pilotes. Nous sommes aussi partenaires du secteur de la justice et particulièrement de la Présidence du ministère Public qui n'a ménagé aucun effort pour accorder une protection judiciaire aux enfants en contact avec la loi, dans la perspective d'instaurer une justice adaptée aux enfants et respectueuse de leurs droits », a-t-elle précisé. Selon Mme Llombart Cussac, cet événement marque un moment fort dans ce processus, saluant le lancement des assises nationales pour clarifier, organiser et codifier la coordination entre les 2 pôles du système de protection de l'enfance, à savoir la protection judiciaire et la prise en charge sociale, y compris le placement des enfants auprès des services appropriés. Initiés par la Présidence du Ministère public, en partenariat avec le ministère de la Solidarité, de l'Insertion sociale et de la Famille et l'UNICEF, et avec le soutien de l'UE, ces assises s'inscrivent dans le cadre de la consolidation des acquis et des avancées enregistrés par le Royaume en matière de protection des enfants en contact avec la loi. ALdar : LA MAP