Chaque année le festival de Casablanca s'approprie un peu plus le cœur des Casaouis, s'enracine dans la ville et s'érige en rendez-vous incontournable tant pour le public que pour les nombreux acteurs culturels de la ville, indique un communiqué des organisateurs. Cette année encore le spectacle d'ouverture aura ébloui, ravi des milliers de spectateurs de tous âges émerveillés par des créatures célestes et lunaires qui se sont baladées au dessus du public sur la place de la Wilaya, ajoute le communiqué. Mais la surprise et l'émerveillement venaient surtout de la fresque murale impressionnante conçue par Xavier de Richemont pour la ville de Casablanca, un véritable hommage en images et en musique. Plus de 60 000 personnes se sont déplacées pour admirer ces mosaïques de lumières et de sons qui ont nécessité le traitement de plus d'une dizaine de milliers d'images, selon la même source. Le palais de justice se transforme, le temps d'un festival, en un lieu de partage et d'émotions, une démarche audacieuse, à l'image de Casablanca et de ses festivaliers, soulignent les organisateurs dans leur communiqué. Musicalement, cette 7ème édition aura été riche et variée. Le festival s'est ouvert mercredi 13 juillet sur un temps fort avec la chanteuse à la voix d'or Ayo. La place Rachidi était prise d'assaut, Ayo a dégainé sa guitare électrique et embarqué son public dans concert qui évoluait entre allégresse musicale et mélancolie poignante ! L'édition 2011 est faite de plusieurs tonalités. L'affiche de cette année s'est déclinée en plusieurs langues, en plusieurs genres. Pour cette même soirée d'ouverture sur la scène Sidi Bernoussi Saïd Ould Lhouwate a retrouvé son public, ses fans dans une ambiance de fête et de chaâbi, un genre musical que le festival de Casa a toujours mis à l'honneur. Marcel Khalifa a donné chair au combat de Mahmoud Darwich avec son ensemble El Mayadine. Les publics de la scène Bernoussi et de Ben M'sik, se souviendront longtemps de leurs performances musicales et celles vocales d'Oumayma El Khalil et des solos admirablement orchestrés et enchaînés par les musiciens. Marcel Khalifé a séduit ses auditeurs et a été séduit par leur forte présence et leur connaissance de son répertoire. Si Marcel Khalifa a rendu hommage à un grand poète, la formation, Bob Maghrib a rendu hommage à Bob Marley avec des instruments 100% marocains. Du Reggae exalté, loin de toute nostalgie, seulement de la musique à savourer ! Ce bonheur a été renouvelé encore une fois avec le groupe californien, Groundation, jeudi 14, une euphorie communicative a atteint le public qui n'a pas cessé de les acclamer. La créativité et le métissage des musiques ont été représentés par Afrocubism. La formation a galvanisé le public qui s'est reconnu dans les mélanges des sonorités africaines et cubaines. Vendredi 15 juillet, le groupe Darga a fait merveille sur scène dans une ambiance d'euphorie contagieuse à la scène d'El Hank. Sur cette même scène Amazigh Kateb prenait le relais devant des fans qui lui sont restés fidèles depuis les années «Gnaoua Diffusion». Les inconditionnels d'Amazigh Kateb ont chanté à l'unisson les tubes qui ont marqué la carrière de l'artiste. Un concert qui a atteint son apogée avec l'arrivée surprise sur scène du batteur algérien, Karim Ziad et ses admirables envolées rythmiques. Le point d'orgue du festival aura incontestablement été la soirée de clôture par la légende du rap, le tant attendu 50 Cent qui a enchaîné ses nombreux tubes devant plus de 170 000 personnes. Une ambiance d'euphorie et de transe qui surprend 50 Cent lui-même. Ce dernier a déclaré aux organisateurs après son spectacle que c'est un des concerts les plus marquants de sa carrière, plus de 5000 fans l'attendaient à la sortie du parking du backstage. L'événement bidaoui est un festival unique au cœur de la capitale, il est enraciné dans la ville. Un ancrage qui se confirme à travers la programmation de Nouzah Fennia qui constitue, également, un vecteur de rencontres, de débats culturels et citoyens au cœur de la sphère publique. C'est dans ce sens que le Festival de Casablanca a proposé quatre jours de manifestations culturelles éclectiques et originales (tables rondes, concerts, expositions, théâtres, visites) destinées à faire découvrir la richesse et la diversité culturelle de la cité blanche, dans un esprit d'ouverture, de dialogue et d'échanges avec les acteurs culturels de la ville. Parmi les temps forts de ce programme, la performance de danse époustouflante de 2K-far. La troupe a offert une immersion dans l'eau se déjouant de toute forme de classification. Il y avait aussi de la poésie dans «La machine à peindre» de Mustapha Chafik et sa Karossa ambulante. L'interactivité était également au menu des festivités avec Guy Limone et sa vague bleue. Une merveilleuse mosaïque a été réalisée avec les passants dans un processus créatif et participatif. Le festival de Casablanca, consolide et développe des activités culturelles inédites, comme celle de la « chaise rouge », un résultat des débats et tables rondes organisés à l'école des Beaux-arts autour de la thématique de la « circulation de la culture ». L'aboutissement de ce projet sera la création de capsules dans les quels les acteurs culturels et le public interpellent les responsables politiques. Les capsules seront, également, diffusés sur le web. Le Festival s'efforce de faire découvrir et de valoriser des lieux emblématiques de la ville ou peu connus du public. Ainsi des ballades sonores ont été organisées pendant plusieurs jours avec le concours de l'association Casamémoire. La danse urbaine a eu la part belle lors du festival de Casablanca. Un tournoi de danse debout et de break a été organisé au parking de la gare de Casa voyageurs. «R'wawin l'hata», les gagnants de cette édition en break-dance n'ont eu aucun mal à investir cet espace urbain et à se l'approprier. Des liens inattendus se sont tissés pendant le festival de Casablanca. Rencontre et partage sont plus que jamais les maîtres mots de ce rendez-vous annuel. Rendez-vous donc l'année prochaine pour d'autres découvertes, d'autres rencontres dans une ville qui a encore tant à révéler et à partager.