Où va la réforme de la justice ? Entre le gouvernement et les greffiers, c'est la guerre totale. Ainsi, le Syndicat démocratique de la justice (SDJ) affilié à l'UMT, a décidé d'observer un sit-in ouvert pour protester contre le projet de loi 34.10 modifiant et complétant le dahir de l'organisation judiciaire. Cette décision a été prise, dimanche soir, 12 juin, lors d'une réunion du Bureau national de la SDJ. Et pour cause, le syndicat considère que ce «projet de loi constitue une atteinte grave aux greffiers, voire une violation flagrante au respect de ce métier…». Et pour boucler la boucle, le communiqué du syndicat tire à boulets rouges sur le groupe parlementaire du parti Istiqlal à la chambre des députés et le ministère de la justice, considérant que cette action constitue un véritable complot contre l'organe judicaire. En fait, le syndicat évoque le principe de la non-constitutionnalité de ces amendements. Pour plus d'explication, le projet de loi stipule «la possibilité de remplacer un greffier par n'importe quel citoyen, et ce en tant que membre de la Cour, à condition que ce dernier prête serment devant le juge». Précisions aussi que la Syndicat a décidé également de boycotter la réunion du dialogue sectoriel qui devrait avoir lieu hier lundi entre le ministère de tutelle et les autres représentations syndicales du secteur. Les greffiers et autres fonctionnaires de la justice envisagent de déclencher une nouvelle grève de 72 heures, les 14, 15 et 16 courant. Le SDJ accuse le gouvernement de s'être désisté de l'accord signé le 14 février 2011, tout en ayant fait appel à la primature pour une intervention urgence et éviter encore plus de détérioration. Dans un communiqué datant du 2 juin, le syndicat a estimé que le département de Mohamed Naciri est inapte à gérer le dialogue sectoriel. Le communiqué a mis aussi l'accent sur l'absence des mécanismes juridiques pour la concrétisation des résultats du dialogue sectoriel.