Le Schéma Directeur d'Aménagement urbain de l'Agglomération du Grand Agadir (SDAU) a été l'objet d'un profond débat, vendredi dernier, au siège de la Wilaya d'Agadir. Pouvoirs et administrations publics, services extérieurs concernés, élus et presse nationale ont assisté à ce rassemblement visant la mise en place d'un canevas global d'orientation urbanistique du Souss. «Tout le monde est convié à faire de son mieux pour enfanter cette mouture susceptible de maîtriser et fluidifier une agglomération de plus en plus galopante », lancera Mohamed Boussaid, Wali de la région Souss Massa Drâa au prélude de cette rencontre, en insistant sur l'importance de cette étude considérée comme un support de planification de l'agglomération du Grand Agadir et son environnement, de nature à assurer l'harmonie et l'équilibre de l'évolution spatiale de cette région en pleine effervescence. Dans sa communication, Mohammed Titta, nouveau directeur de l'agence urbaine d'Agadir, a souligné, de son côté, que cette ébauche renfermait 19 communes dont 16 urbaines et rurales appartenant aux préfectures d'Agadir Ida Outanane et Inezgane Ait Melloul, ainsi que la province de Chtouka Ait Baha, soit une superficie de 2200 km2, englobant 28% de la population rurale, 60% urbaine et 60% de la base économique au niveau de la région SMD. Cette esquisse, mise en œuvre par un bureau d'étude étranger et étendue sur 26 mois, a été, par la suite, présentée à l'assistance, comprenant la méthodologie adoptée pour la mise en application de l'étude inhérente au SDAU et constituant un outil et une plate-forme an vue d'un développement socio-économique de l'agglomération du Grand Agadir, en termes de choix qu'exige la réalisation de l'expansion cohérente et la détermination des zones agraires, forestières, résidentielles, les zones industrielles, touristiques et commerciales, les zones des principaux espaces verts, les grands travaux infrastructurels au niveau des routes, des structures éducatives, sanitaires, sportives…, en plus des réseaux d'assainissement et les lieux de déversement des eaux usées. Ce plan d'envergure permettrait alors d'orienter l'aménagement urbanistique, d'asseoir la cohérence des actions d'aménagement de tous les intervenants et de programmer à bon escient les investissements publics à court et moyen terme. Cette étude répondrait pareillement à des mutations économiques et sociales que subissent le Grand Agadir et les zones avoisinantes et contrôlerait la cadence accélérée du mouvement urbanistique afin de le diriger vers le bon parcours et de rééquilibrer les espaces urbain et rural. Ce à quoi s'est attelée l'agence urbaine d'Agadir à travers des réunions consultatives avec tous les partenaires à propos des textes référentiels relatifs à l'étude, l'annonce du marché afférent et l'ouverture de l'offre au niveau international, la proclamation du bureau d'étude à charge du projet, en l'occurrence Beltran-Cabrera Trujillo. Il faut dire enfin que la mise en marche d'une élaboration collective et concertée d'une étude du schéma directeur d'aménagement urbain de l'agglomération du Grand Agadir est une nécessité d'une acuité capitale, si l'on sait que nombre d'unités vit une anarchie urbanistique déconcertante. On relèvera également que nombreuses sont les communes qui ne parviennent pas à s'octroyer un plan d'aménagement harmonieux, par manque de moyens, de compétences et surtout par insouciance et laxisme. Dans ce sens, on ne comprendra pas, à titre indicatif, les retards irascibles relatifs à l'accomplissement de ces documents locaux dans des collectivités désagrégée comme Aourir, Drarga, Dcheira, Ait Melloul, Ait Amira… On évoquera également les limites et les fléchissments qu'ont connus les Plans de Développement Communal (PDC) qui, semble-t-il, accusent des piétinements notoires, vraisemblablement, pour les mêmes raisons contraignantes. Il est donc approprié de mettre en fonction des plans en fonction, en premier lieu, des plans d'aménagement locaux auxquels s'impliqueraient toutes les constituantes de la localité respective pour pouvoir prétendre à une planification globalisante maîtrisée. Cela supposerait aussi l'intervention ferme et responsable de toutes les parties concernées dans le but de faire respecter à la lettre les normes et lois en vigueur en termes d'urbanisme. Car l'on constate malheureusement que les Autorités, les Elus, les Spéculateurs fonciers, en connivence avec l'Administration s'adonnent à des complaisances mutuelles pour tirer profit des proliférations bâtardes au niveau de l'habitat insalubre et sans conformité. Les cas de ces complicités infâmes pullulent dans nombre d'unités d'agglomérations de la région, à cause desquelles des immondices urbanistiques ont poussé comme des champignons partout dans la région, comme c'est le cas des piémonts d'Agadir. Aujourd'hui, il est donc question d'arrêter cette hémorragie étouffante du tissu urbain ankylosée. On ne peut parler de SDAU si les mentalités rétrogrades continuent à hypothéquer l'avenir de l'évolution démographique et urbanistique de la région, pour des manœuvres personnelles loties dans l'impunité totale.