Pour la première fois, l'Indice des prix à la consommation -IPC- s'inscrit en baisse, au mois de mars, après la bulle formée tout au long de l'année 2010 et les deux premiers mois de 2011. Bonne nouvelle diriez-vous. Oui, cette fois-ci, la situation n'est pas aussi grave. Mais, rassurons-nous, l'inflation des prix ne fait que marquer une pause. Bank Al Maghrib signale, dans son dernier rapport, que l'IPC a accusé une petite baisse de 0,1% en mars 2011, après la hausse de 0,8% % observée un mois auparavant. Cette «pause» provient pour l'essentiel, d'après les analystes de l'Institut d'émission, de la «diminution de 1,2% de la composante alimentaire», notamment les fruits et légumes. Sur un an, l'inflation est revenue de 2% en février à 0,6% en mars, alors qu'elle avait fluctué autour de 2% entre octobre 2010 et février 2011. Cette évolution s'explique, selon les conjoncturistes de la banque centrale, par la baisse de 5,1% des prix des «produits alimentaires volatils». A l'inverse, les tarifs des produits réglementés hors carburants et lubrifiants sont restés en hausse de 0,3% d'une année à l'autre. L'inflation sous-jacente, qui exclut les produits alimentaires volatils et les produits réglementés, s'est légèrement accélérée de 1,7% à 1,9% en glissement annuel, portant son écart absolu par rapport à l'inflation globale à 1,3 point de pourcentage, alors qu'il était à 0,3 point un mois auparavant. L'analyse par grandes composantes du panier de l'IPCX montre que l'évolution de l'inflation sous-jacente reflète, d'une part, la hausse des prix des produits alimentaires qui y sont inclus (3,3% au lieu de 3,1%), en particulier les huiles et graisses (13,4% au lieu de 12,1%), les céréales (2,3% au lieu de 1,7%) et le thé (21,6%). Difficile pour les ménages de comprendre cette élucubration statistique, car le pouvoir d'achat n'arrête pas de s'amenuiser. La dernière enquête du HCP a relevé une « confiance mitigée des ménages » autant par rapport à leur niveau de vie que par rapport aux perspectives d'avenir. En dépit d'une petite amélioration enregistrée au cours de ce premier trimestre 2011, les ménages demeurent de moins en moins optimistes quant à leur capacité d'épargne et à la réduction du chômage. Cela dit, avec le renchérissement du pétrole, couplé à l'inflation importée, la bulle inflationniste risque de reprendre, tant que la situation économique chez nos principaux partenaires est de moins en moins visible.