Le professeur Hassan El Manii récidive. En dramaturge et universitaire, il vient de publier un nouvel ouvrage, intitulé « La critique théâtrale arabe ». Grâce au soutien du Centre international des études du spectacle. Par cette nouvelle création, il enrichit son œuvre, déjà forte d'une vaingtaine de livres spécialisés. Cette nouvelle parution jette un faisceau de lumière sur le balbutiement, puis l'évolution, du théâtre arabe et de la critique qui l'a accompagnée. L'auteur, connu pour avoir été notamment précurseur dans l'introduction du théâtre dans les programmes de la Faculté des Lettres à Fès, confirme que cet art reste « sa raison d'être » et demeure incontournable et essentiel pour le progrès général de la société arabe. Pour Hassan El Manii, « le critique théâtral peut être un spectateur ordinaire, acteur dans le domaine du théâtre, journaliste ou professeur… ». Mais il pose la problématique du « qui peut être véritablement critique ? ». Est-ce celui qui s'intéresse à la lecture du texte théâtral en tant que « matière littéraire », celui attentif « au spectacle et ses composantes littéraires et artistiques » ou encore le « spécialiste des arts dramatiques et ses proses ». Des questions restées pendant longtemps en débat, souvent houleux mais vif . L'auteur, par la publication de ce travail, fruit d'une forte implication et de recherches profondes, entend donner des réponses objectives, loin des sentiers battus. Son livre se veut « une contribution modeste » et « un petit regard sur l'évolution du théâtre » dans le monde arabe, tout en analysant le discours du projet d' « originalité » du mouvement théâtral arabe» et sa « théorisation ». L'œuvre se veut également un moyen de rapprocher le lecteur d'un échantillon de la critique occidentale et de « laposition du théâtre vis-à-vis de lui-même », c'est-à-dire vu à travers la pratique. DR Manii aborde réaffirme, à partir de critiques d'universitaires marocains et d'autres citations de Taoufiq Al Hakim, que la critique arabe, au même titre que celle marocaine, a subi, à l'image de tous les autres genres de la critique, l'interaction de la « culturation » qui a « produit des écrits arabes critiques de tendance moderniste ». La démarche est de présenter de nombreuses théories occidentales, dans la tentative de « dialoguer avec elle, en toute liberté mais sans complexe d'infériorité ». C'est le secret de « l'enrichissement global de la critique arabe et l'amélioration de ses outils ». A l'instar d'une poignée d'universitaires passionnés de théâtre, dont on peut citer les professeurs Abderrahmane Ben Zidane, Younès Al Oualidi, Azzedine Bounit, Mostafa Ramadani et Mohamed Al Azhar, Dr Hassan El Manii a marqué son passage, ici-bas, par une vie pleine d'écriture et de recherches, tout en transmettant le savoir à ceux qui devront prendre le relai. Mais il ne s'arrête pas là. A côté du savoir théorique dispensé à l'Université, il crée les passerelles indispensables qui le traduisent sur scène, grâce au bénévolat et à l'assiduité des professionnels.