Plus le stress professionnel est important, plus le risque de développer un syndrome métabolique est élevé. Ce risque peut même doubler. Or ce syndrome, caractérisé par une association de plusieurs anomalies (obésité, hypertension artérielle, cholestérol, hyperglycémie, résistance à l'insuline) est fortement impliqué dans la survenue des maladies cardiovasculaires et du diabète. Le stress est un facteur de risque cardiovasculaire Si de précédentes études ont déjà montré un lien entre le stress et les maladies coronaires, aucune n'avait une telle envergure. Cette dernière a porté sur plus de 10.000 hommes et femmes, enrôlés entre 1985 et 1988 et suivis durant quatorze ans en moyenne. Tous étaient issus de la fonction publique et âgés alors de 35 à 55 ans. À quatre reprises, leur niveau de stress professionnel a été renseigné à l'aide de questionnaires. Au terme du suivi, la recherche d'un syndrome métabolique a eu lieu : mesure du tour de taille, pression artérielle, taux de triglycérides, de HDL-cholestérol et glycémie à jeun. Ont été considérés comme atteints d'un syndrome métabolique, les participants présentant au moins trois des cinq facteurs de risque suivants : obésité abdominale, excès de triglycérides, de cholestérol, hypertension artérielle et glycémie à jeun. On constate ainsi que plus le stress est élevé, plus le risque de développer un syndrome métabolique est important. Plus précisément, les sujets exposés plus de trois fois à des périodes de stress prolongées, présentent un risque de syndrome métabolique multiplié par deux. Cette relation persiste si l'on tient compte des facteurs de risques habituels que sont le tabagisme, l'inactivité physique, l'alimentation déséquilibrée et la consommation excessive d'alcool. Les sujets en excès pondéral n'ayant pas été inclus dans cette étude, ce facteur n'est pas non plus à même d'expliquer l'association entre le stress professionnel et le syndrome métabolique. Quant au mécanisme biologique emprunté par le stress pour accentuer le risque de syndrome métabolique, il reste à élucider. En conclusion, le stress professionnel doit être ajouté à la liste des facteurs de risque cardiovasculaire, au même titre que l'excès de cholestérol, la sédentarité ou encore par exemple le tabagisme. Face à de tels effets délétères, il convient de développer des stratégies permettant de diminuer le stress au travail. Et enfin, les sujets soumis à un stress professionnel important ou à des périodes de stress intense, doivent bénéficier d'une surveillance cardiovasculaire régulière. Bon et mauvais stress Maladie des temps modernes, le stress n'épargne personne, pas même les enfants. Mais ce phénomène n'est pas inéluctable : il existe en effet des clés pour apprendre à le gérer, c'est-à-dire le combattre quand il est nocif et l'utiliser quand il est bénéfique. Le stress se définit comme l'ensemble des réactions physiologiques et psychologiques de l'organisme face aux facteurs d'agressions et aux émotions qui nécessitent une adaptation. Quand la réaction de l'organisme est positive, c'est-à-dire bien adaptée à l'agression, le stress est bénéfique voire indispensable car il est source de dynamisme et de motivation. Ce sont les défis et les changements qui apportent du piment à la vie. Non sollicité, l'homme deviendrait morne et apathique. En revanche, une tension nerveuse importante et étalée sur une longue période augmente notre vulnérabilité. Tout est donc une question de dosage. Le lieu de travail est une source importante de stress : emploi fatigant, culte de la performance, poids des responsabilités, licenciement etc. Le milieu familial provoque également du stress. En cause : un choc émotionnel dû à une séparation ou des problèmes conjugaux. Quelles sonnettes d'alarme quand le stress est trop fort ? Il existe toute une série de signes précurseurs, qui sont parfois perçus par l'entourage bien avant que l'on s'en rende compte soi-même. Face au stress, l'organisme sécrète des hormones (adrénaline et noradrénaline, d'une part, cortisone d'autre part) qui, libérées en trop grande quantité entraînent une nervosité voire une irritabilité, des troubles du sommeil, un état de fatigue permanent, une perte ou une augmentation de l'appétit ou encore des troubles digestifs. Les symptômes peuvent également être psychiques : difficultés de concentration, perte de confiance en soi, etc. Certes, il n'est pas toujours facile de gérer son stress. Néanmoins, la clé de l'équilibre réside dans une vie saine : - dormez suffisamment, - adoptez un régime alimentaire riche en vitamines et minéraux, - faites un minimum d'exercice physique - et prenez le temps de vous relaxer.