Le livre blanc et les recommandations ayant sanctionné les travaux du dialogue national «média et société» seront soumis au débat public sur Internet après l'approbation de leurs projets par l'instance du dialogue, a affirmé le coordinateur général du dialogue, Jamal Eddine Naji. Les recommandations du dialogue dont le nombre dépasse les 150 seront soumises au débat public sur le net pour les enrichir en incluant notamment les aspects non contenus dans les recherches de l'instance et les séances d'auditions, en particulier en ce qui concerne les jeunes actifs sur Internet et la presse électronique, a affirmé M. Naji dans une déclaration à la MAP en marge de la réunion débat tenue samedi par l'instance du dialogue. Après son enrichissement par les remarques de l'instance et du public, le livre blanc sera soumis au parlement qui a dirigé ce dialogue initié par huit groupes parlementaires, avant d'être traité en relation avec le gouvernement, tout en associant la société civile qui a contribué à ce dialogue, a-t-il poursuivi. Le Livre blanc et les recommandations formulées couvrent différents aspects y afférents dont le code de la presse, les médias publics, les entreprises de presse, la déontologie, la publicité, les instances de gouvernance, la formation et la formation continue, les subventions de l'Etat, les nouvelles technologies et l'Internet. Ces recommandations portent aussi sur la constitutionnalisation de certains droits et libertés et engagements fondamentaux, la législation et les mesures d'accompagnement en vue de promouvoir le secteur médiatique dans tous les domaines (presse écrite et électronique, Internet, radio, télévision, publicité, subvention de l'Etat et formation). Dans des déclarations similaires, d'autres membres de l'Instance ont été unanimes à souligner l'importance des projets de recommandations du dialogue, formant le vœu de les concrétiser afin de répondre aux aspirations des Marocains à des médias démocratiques. Pour Jamila Moussali (PJD), la question qui se pose aujourd'hui est comment concrétiser sur le terrain ces recommandations qui sont le fruit d'un grand effort et qui restent ouvertes au débat, appelant à assurer toutes les garanties et les mécanismes nécessaires pour répondre au besoin de la société à des médias objectif et constructifs notamment en ce qui concerne le service public. Fatiha El Ayadi (PAM) a, de son côté, indiqué que le parlement qui est derrière cette initiative doit trancher dans ce projet de recommandations qui fera l'objet d'un débat au sein des groupes parlementaires avant d'être soumis aux présidents des deux chambres pour décider de la manière de sa concrétisation notamment en ce qui concerne le volet relatif aux projets de loi. Pour sa part, le président du syndicat national de la presse marocaine (SNPM), Younes Moujahid, a mis l'accent sur la nécessité d'ouvrir un débat sur ces recommandations afin de répondre aux attentes des professionnels des médias et des acteurs politiques et de la société civile en général, s'interrogeant sur la manière qui permettrait aux médias de jouer pleinement leur rôle dans la promotion de la démocratie et l'accompagnement des réformes, outre la création d'une industrie médiatique développée dans le pays. Le vice-président du SNPM, Abdellah Bekkali, a de son côté appelé à associer les acteurs concernés, en particulier la société civile, au débat sur ces recommandations pour l'élaboration d'une vision permettant de promouvoir les médias, estimant que les représentants de la classe politique au parlement sont également appelés à chercher les moyens à même de concrétiser ces recommandations à travers les propositions de loi, la concertation avec le gouvernement ou l'ouverture d'un débat avec la société civile. Taoufik Bouachrine, du bureau de la fédération marocaine des éditeurs de journaux, a qualifié de «positives» ces recommandations qui reflètent une vision globale de réforme du secteur des médias, relevant que le dialogue national doit prendre en considération les mutations que connaissent le Maroc et son environnement régional et permettre de réaliser un saut qualitatif en matière de libéralisation des médias. Le Livre blanc a été réalisé sur la base de ces séances du dialogue, les mémorandums émanant des partis politiques et des organisations de défense des droits de l'Homme ainsi que les enquêtes de terrain. L'instance du dialogue national Médias et société est composée des présidents des groupes des deux chambres du parlement ainsi que de représentants du ministère de la Communication, du Syndicat national de la Presse marocaine et de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux.