La demande des institutionnels des bons du Trésor sur le marché primaire a poursuivi sa tendance haussière entamée depuis 2008, passant à près de 680 milliards DH en 2010 contre 449 milliards DH en 2009, soit une progression de 51,5% après 41,3% une année auparavant. D'après les analystes de la DEPF, cette situation s'explique, d'une part, par la baisse du besoin de liquidité des banques et, d'autre part, par l'attractivité des bons du Trésor par rapport au compartiment interbancaire dont les taux n'ont affiché qu'une légère amélioration en 2010.La ventilation par maturité du volume des soumissions, montre que la part des placements à court terme, dont le montant s'est élevé à plus de 335 milliards, a perdu presque 14 points pour atteindre 49%. Cette situation s'est opérée en faveur du moyen et long termes qui ont enregistré des progressions notables, passant de 157 milliards et 8,7 milliards DH respectivement à 295 milliards et 49 milliards DH respectivement, relève-t-on dans la note de la DEPF sur l'évolution du marché obligataire durant l'année 2010. Ainsi, la part dans le total du volume demandé est passée de 35% à 43% pour les maturités moyennes et de 2% à 7% pour les maturités longues. Ce mouvement s'explique par l'engouement des investisseurs sur la partie moyenne et longue de la courbe motivé par la décision du Trésor de retourner sur ces maturités, notamment après deux années d'absence sur le marché de long terme, et par des anticipations de baisse future des taux longs. Du côté du Trésor, la demande manifestée sur le marché obligataire a été satisfaite en 2010 à hauteur de 15% contre 16% en 2009. Ce taux reflète une hausse des levées de 39% au lieu de 57% au titre de l'année 2009, soit un montant équivalent de près de 101 milliards DH après 73 milliards DH un an auparavant. Cette situation s'explique par le besoin de financement important du Trésor résultant principalement de l'envolée des charges de compensation. Dans ce contexte, le volume moyen levé par séance d'adjudication s'est établi à 1,9 milliard DH contre 1,4 milliard au cours de 2009. Une durée moyenne de 6 ans Après deux années d'absence sur la partie longue de la courbe, le Trésor a émis en 2010 l'équivalent de 11,7 milliards DH de bons de longue durée, soit 11,5% du volume total des levées. La part du moyen terme s'est également améliorée pour atteindre 46,6% contre 31,6% en 2009. Ce changement dans la structure des levées s'est opéré au détriment des émissions à court terme dont la part a régressé à 41,8% de l'offre totale contre 68,4% en 2009. Cette dernière maturité a connu, cependant, l'émission d'un emprunt à 21 jours qui a fait l'objet d'une adjudication unique d'une valeur de 3 milliards DH contre un montant proposé de plus de 8,8 milliards DH, opérée en janvier 2010 à un taux de 3,37%. Ce comportement du Trésor relatif à l'importance qu'il accorde aux maturités moyennes et longues s'explique par le besoin réel d'augmenter la durée moyenne de sa dette pour la ramener aux alentours de 6 ans. La tendance à la baisse des taux de rémunération représente l'une des motivations du Trésor pour ce choix. En effet, malgré la hausse constatée au cours des premiers mois de l'année 2010 les taux obligataires ont renoué, pour le reste de l'année, avec la tendance baissière qui prévalait jusqu'à la fin de 2009. Ce changement a été favorisé par l'amélioration des perspectives d'emprunt à l'international, qui a occasionné la baisse des levées nettes du Trésor, et qui s'est traduite par un volume d'emprunt encaissé de l'extérieur de 11 milliards DH. Somme toute, les évolutions enregistrées sur les différentes parties de la courbe des taux se sont traduites par de faibles variations des taux de rémunération annuels moyens pondérés par maturité entre 2009 et 2010. Le mouvement le plus important a été enregistré au niveau des bons à 5 ans dont le taux moyen s'est inscrit en hausse de 12 points de base s'établissant à 3,67% en 2010. Cependant, eu égard au poids important de cette dernière maturité dans le total des adjudications de l'année (25%), le taux d'intérêt moyen pondéré synthétisant l'ensemble des émissions s'est trouvé tiré à la hausse de 16 points de base pour se situer à 3,73%, contre une baisse de 19 points de base en 2009.