Le cyclisme marocain a dû attendre 46 ans environ pour retrouver la bonne voie. Mohcine Lahssaini, vainqueur de la 24e édition du Tour du Maroc, organisée du 25 mars au 3 avril 2011, vient de succéder à la légende du vélo marocain, Mohamed El Gourch, détenteur de trois victoires en 1960, 1964 et 1965. Une seconde consécration de la sélection marocaine des grands qui s'est emparée du titre par équipe en prenant le meilleur sur son concurrent africain le plus sérieux, l'Afrique de sud. L'équipe nationale qui a terminé en tête du classement général avec un temps de 111h 38min20sec a devancé l'équipe sud-africaine Kubeka de 3 minutes 28 secondes. L'équipe italienne Miche Guerciotti est entrée en troisième place avec un retard de plus de 4 minutes (111h 43min 11sec). Le mérite revient à toutes les composantes de l'équipe nationale qui ont réussi une course collective bien que leur mission n'ait pas été du tout facile face à un outsider sud-africain qui a pratiquement dominé tout au long des premières étapes. Des étapes marquées par une rude concurrence du Sud-africain Johann Rabie, avant d'être détrôné à l'issue de la 8è étape par Lahssaini grâce à une petite seconde de différence. Ce n'était d'ailleurs pas facile pour Lahssaini qui s'est adjugé le maillot jaune et a conservé la tête du classement de l'étape de Meknès jusqu'à l'arrivée à Casablanca pour accéder à la plus haute marche du podium. Sur les 10 étapes au programme du Tour de cette édition, Lahssaini a achevé en tête du classement individuel avec un temps de 37h 12min 50sec prenant le meilleur sur un autre Sud-africain Daryl Impey (37h 12min 51sec). Une seconde de différence était donc décisive pour que le jeune Lahssaini puisse tracer son chemin de la belle manière et au moment opportun. Il passe pour le deuxième marocain à s'imposer dans ce glorieux tour. Une nouvelle génération est née grâce à Lahssaini qui nous a fait revivre l'âge d'or du cyclisme marocain des anciennes stars à l'instar d'El Gourch, Mustapha Nejjari qui est toujours là mais en sa qualité de directeur technique national, Benbella, Afendi, Rheili… et ceux qui comptent porter le flambeau d'aujourd'hui comme Abdellaâti Saadoune, qui n'a malheureusement pas de chance. Saâdoune a été contraint à l'abandon pour cause d'une blessure durant ce Tour. Nous lui souhaitons prompt rétablissement dans l'espoir de retrouver ses coéquipiers le plus tôt possible et participer à la réussite du vélo marocain. Le Tour du Maroc est toujours en route vers la gloire. Cette année, l'objectif est majeur. Il se résume par la qualification aux prochains Jeux olympiques de Londres en 2012. Pour ce, l'équipe nationale qui a assuré sa présence dans différents Challenges internationaux en Afrique pour ramasser le maximum de points, continue à le faire avec brio. Elle doit prendre seulement trois jours de repos après le Tour du Maroc pour prendre part à la première édition du Challenge de Khouribga et sa région phosphatière, prévue entre le 7 et 9 avril. Ce Challenge, inscrit au programme de l'Union cycliste internationale de l'Africa Tour, est de trois étapes, de Casablanca à Khouribga (118 km), de Khouribga vers Kasba Tadla avec retour à Khouribga (144 km), avant la clôture alors entre Fquih Ben Saleh et Ben Guerir (166 km). Il constitue également une grande importance pour les cyclistes marocains qui veulent rouler aussi vite que possible, en attendant de confirmer par la suite dans l'autre rendez-vous international du Maroc, le Challenge Mohammed VI. Souhaitons bonnes chances au Tour du Maroc et à ses champions. Un Tour considéré parmi les plus anciens rendez-vous internationaux. Ayant vu le jour en 1937, le Tour cycliste du Maroc, a été véritablement lancé en 1959 à l'occasion de la création de la Fédération. Après une éclipse forcée de plusieurs années pénibles pour cause de conflits et querelles entre différents dirigeants du bureau fédéral de la FRMC surtout dans les années de 1990, le Tour du Maroc revient aujourd'hui pour inaugurer une nouvelle ère avec une nouvelle génération animée par une réelle volonté à redonner au vélo national la place qu'il mérite. Le fait de viser les prochains JO est déjà une première dans l'histoire du cyclisme marocain concernant les Olympiades.