L'initiative de Tétouan (voir ci-contre), qui s'ajoute à d'autres activités organisées dans d'autres villes, s'inscrit dans le cadre des efforts, individuels et collectifs, qui poussent à l'ouverture de l'Université et de ses cadres sur le théâtre et l'art dramatique. La table ronde organisée à cette occasion sur la thématique « Le théâtre au sein de l'Université marocaine, les changements actuels et les perspectives d'avenir » Interpelle surtout ceux qui ont en charge l'Université pour penser une vision et une stratégie durable qui puisse la transformer en véritable espace de recherche et de formation aux métiers du spectacle. Car, il faudra avouer que l'activité universitaire, en la matière, laisse beaucoup à désirer. Cela va de l'inadéquation des cursus enseignés avec la pratique théâtrale universitaire à l'absence d'infrastructure en mesure d'accueillir, en passant par le manque d'implication et de stimulation de l'élite dans ce grand chantier dont le pays a besoin, sans parler de l'absence de moyens financiers indispensables à tout développement. Pourtant, l'objectif des gens du métier, qui peinent à communiquer et poursuivent la création, n'est autre que de développer ce domaine au Maroc, et de le professionnaliser. A ce propos, il faudra rendre hommage, comme le font les organisateurs de la table ronde et de la présentation d'ouvrages à Tétouan, aux professeurs Radouane Layadi, Younès Asâad Erriani, Hassan Benziane, Khalid Amine, Azeddine Bounit et Hassan Yousfi. C'est pourquoi il faudra dire que l'actuelle dynamique, en balbutiement et fruit de sacrifices personnels de la part d'experts du monde du théâtre et de dramaturgie, en experts attitrés, se trouvent à l'avant-garde d'un combat majeur pour le présent et le devenir. Les partenariats noués avec les centres d'études, les fondations culturelles et le Ministère de la culture permettent aujourd'hui d'avancer sur ce chantier, indispensable pour une véritable avancée. Mais cela ne saurait être suffisant et ferait subir l'épreuve de l'usure aux tentatives bienfaitrices. C'est pourquoi, encore, il faudra plaider pour un soutien ferme à ceux qui font preuve de création et de créativité pour qu'ils se concentrent sur l'essentiel de leur boulot. C'est de la sorte que les gens du métier, en défenseurs inlassables d'une certaine idée, généreuse et porteuse d'espoirs, de la culture, peuvent se réapproprier la culture, par une réelle prise en mains. Plaidons, donc, pour que l'Université devienne un tremplin pour le spectacle et l'art dramatique et un pont d'ouverture du théâtre universitaire marocain sur l'environnement national et international, par une interactivité sans faille. Enfin, rendons encore hommage aux organisateurs de Tétouan, comme ceux qui les ont précédés à Tanger et Errachidia-Erfoud notamment, pour l'appui concret qui permet déjà la présentation des œuvres et leur dédicace.