Voici succintement déclinés les points forts du bilan culturel du ministère de tutelle lors des 25 derniers mois (2010 – janvier, février 2011). 1. Renouvellement et enrichissement du site électronique du ministère 2. Promulgation du décret de création de la Fondation nationale des musées. 3. Relance des travaux du Musée national des arts modernes, de l'Institut national de musique et de chorégraphie après une interruption de plusieurs années 4. Réussite des deux éditions 16 et 17 du Salon International de l'Edition et du Livre, comme termoignent les éditeurs, les visiteurs, les personnalités invités et une bonne partie des médias. 5. Signature des conventions, dont l'une avec la Mutuelle nationale des artistes par laquelle le Ministère de l'Economie et des Finances s'engage à verser à cette Mutuelle annuellement 2 millions de Dh à charge pour celle-ci de présenter son bilan annuel et que son fonctionnement fasse l'objet d'une étude actuarielle auprès de la Direction des assurances. 6. Redynamiser la coopération bilatérale et multilatérale en sollicitant leur participation au financement de projets et programmes culturels de dimension nationale, régionale et provinciale. A ce titre, le FADES (Fonds arabe pour le développement économique et social) a été à l'origine de l'équipement et de la requalification de la bibliothèque d'Al Qarawiyyine, à travers une enveloppe de 1 million $. Pour sa part, le gouvernement autonome de l'Andalousie par le biais de son agence La JUNTA a affecté une enveloppe de 9 millions d'euros à la construction de projets culturels dans le Nord et l'Oriental. A souligner également le partenariat entre notre ministère et l'UNESCO portant sur la formation et l'équipement ainsi que le soutien financier (dont le montant reste à déterminer) apporté par Euromed-Héritage à certains de nos services. 7. En partenariat avec le ministère du tourisme, notre département cherche à asseoir les bases d'un tourisme culturel à travers un plan d'action décliné dans les trois conventions ratifiées par nos deux départements et d'autres partenaires le 26 novembre 2010, lors de la présentation du ministre du tourisme de la vision 2020 devant Sa Majesté Le Roi Mohamed VI, que Dieu L'assiste. Elles portent sur la coopération scientifique et culturelle, les kasbahs et de tradition et Moussems. Une quatrième convention sera signée ultérieurement les deux ministères du tourisme et de la culture et le ministère de la culture français pour la création d'un Musée d'Afrique à Tanger. 8. Elargissement de l'expérience de la Nuit des Galeries à 25 villes du Royaume 9. préparatifs pour une prise en charge des artistes marginalisés et des nouveaux talents dans les arts et la recherche. 10. Augmentation des soutiens financiers aux associations théâtrales, artistiques et littéraires. Le nombre des bénéficiaires s'est élevé à 90 associations qui ont perçu au titre de l'année 2010 un montant global de 6 millions de dirhams. Un soutien auquel s'ajoute une aide (par achat de spectacles) aux artistes et hommes de culture en situation difficile ou nécessitant des soins de santé urgents. Ce qui grève le budget du ministère, d'autant que ces soutiens sont prélevés sur le budget de fonctionnement. 11. Inscription sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel « la diète méditerranéenne : élément présenté conjointement par l'Espagne, la Grèce, l'Italie et le Maroc ». 12. Promulgation du décret 2-10-471 portant sur les pièces de musée (toiles et photographies artistiques) et réduisant le seuil d'exonération fiscale les concernant de 35% à 2,5% à dater du 1er janvier 2011. Ce décret, approuvé lors du dernier conseil des ministres, à l'issue de l'exposition Art Fair de Marrakech, permettra de mieux faire connaitre nos artistes et leurs œuvres à l'occasion de leur participation aux expositions internationales. Il régulera également le marché des musées, des galeries d'art et de la photographie artistique. Ce qui est de nature à renflouer les recettes du ministère de la culture et de l'administration des douanes et mettra un terme à l'exploitation éhontée des créateurs et à d'autres pratiques prédatrices. 13. Mise en application du décret 2.08.536 : octroi de subventions à l'appui de la chanson marocaine (21 mai 2009) et après une décision conjointe du Ministre de la Culture et le Ministre de l'Economie et des Finances, n°1193-10 (avril 2010) pour identifier les actions et les modalités de ces subventions d'un montant de 4.500.000 dh. 14. Finalisation de la construction du Conservatoire de musique et de danse à Oujda. 15. Inaugurations des maisons de culture à figuig, Mdiq, Fnedeq (sous la Haute Autorité de Sa Majesté le Roi), Hajeb, Kalat Sraghna et Azilal. 16. Candidature de l'inscription de Rabat sur la liste du Patrimoine de l'UNESCO. 17. L'acquisition de l'acte de propriété d'un lot de terrain à Hay Ryad qui était sur le point d'être retiré au ministère de la culture. Nous y édifierons un immeuble moderne pour loger les directions centrales qui occupent depuis quatorze ans un édifice vétuste loué à 5 millions de dirhams par an. 18. Une autre convention a été signée avec le Conseil Consultatif des Droits de l'Homme sur le projet de la création d'une institution des « Archives du Maroc », la restauration et la réhabilitation de certains centres de détention arbitraire afin de les transformer en lieux de mémoire et d'activités culturelles. 19. La consolidation de la présence culturelle marocaine à l'étranger suivant une diplomatie parallèle : organisation de journées culturelles (dont les dernières en date ont eu lieu à Bakou, Doha, Shangaï) ; participation aux festivals et salons internationaux du livre et de l'édition, (les dernières furent celles de Paris, New-York, Lisbonne, Santiago du Chili, Ouagadougou, Dakar, etc.) Ce bilan nous incite à revoir à rehausser nos ambitions et nos initiatives à surmonter des difficultés émanant surtout de la maigre enveloppe budgétaire qui nous a été allouée au titre de l'exercice 2011. De la culture comme concept et pratique La culture – en tant qu'organisme vivant – connaît de profondes mutations quant à son statut et ses rôles et fonctions. De nos jours, en effet, elle s'est convertie en champ propice à l'investissement et en secteur créateur d'emplois, contribuant ainsi à l'essor socio-économique et au développement humain. Par conséquent, le temps où la culture était perçue comme une activité tertiaire, improductive et tout juste bonne à édulcorer le temps ou à le faire passer est à tout jamais révolu. Puisqu'il en est ainsi, de nouvelles missions et attributions lui sont désormais dévolues, requérant analyse et critique, à savoir: * Préserver et maintenir vivaces la mémoire et l'imagination créatrice. * Asseoir la société du savoir sur des bases solides et des projets innovants. * Observer et débusquer les effets néfastes de la mondialisation et du capitalisme financier qui envoient à la casse le passé et ses leçons et détériorent les intérêts et les droits des personnes et des peuples. * Doter les institutions d'administration et de gestion culturels d'outils et de techniques modernes et adéquats. * Cibler les conduites de violence et d'extrémisme et en diagnostiquer les causes, dans le but de mieux y faire face et de protéger la société des périls qui en découlent. * Hisser la conscience individuelle et collective à un stade où tout un chacun puisse s'imprégner des valeurs de l'éthique, du civisme, de la liberté responsable et de la solidarité humaine. Ministre de la Culture *