En cette fin de semaine, les supputations vont bon train dans les salons casablancais et r'batis sur les hypothèses plus ou moins plausibles d'un remaniement ministériel au Maroc. Les scénarii les plus distants sont proposés selon la sensibilité de chacun. Les médias de la place relayent ces scénarii sans véritablement donner une consistance en termes d'information de première main. Le retour précipité du premier ministre, Abbas El Fassi, de la capitale Doha où il présidait la délégation marocaine participant aux travaux de la commission mixte maroco-qatarie, a été interprété comme un signal fort allant dans le sens de l'imminence de ce même remaniement. Il aurait été vu à Marrakech aux côtés de SM le Roi Mohammed VI. Selon nos sources, le retour du premier ministre est tout à fait normal. Abbas El Fassi devait impérativement présider le conseil de gouvernement du jeudi, car l'exécutif devait absolument examiner en profondeur le contenu de la marche du 20 février et les événements qui lui ont succédé. Le gouvernement se devait, à ce titre, donner des signaux forts de maitrise de la situation et de poursuite du train de réformes. Ce qui fut effectivement consigné dans le communiqué rendu public à l'issue de la réunion du Conseil. Toujours selon nos sources, la présence du premier ministre aux côtés du Souverain à Marrakech, s'explique par le fait que SM le Roi a inauguré un important programme immobilier en faveur de la famille des FAR. Le premier ministre n'est autre que le président du conseil d'administration de l'office des logements militaires (OLM). Donc rien ne permet de conforter les rumeurs avancées selon lesquelles Abbas El Fassi aurait été appelé pour d'éventuelles consultations en perspective d'un remaniement ministériel. Cela dit, la plupart des chancelleries à Rabat se sont vite saisies de ces rumeurs et ont multiplié les contacts formels et informels afin de recouper et vérifier le contenu de ces nouvelles. A l'évidence, aucune source digne de foi ne pouvait, à l'écriture de ces lignes, donner un crédit à ces rumeurs. Parmi les scénarii avancés, on a parlé d'un éventuel retour aux affaires de l'ex premier ministre Driss Jettou à la tête d'une équipe resserrée, composée en majorité de technocrates pour conduire ce qui reste de ce mandat jusqu'aux élections législatives de juin 2012. Une autre hypothèse parle d'un gouvernement d'union nationale menée par l'actuel premier ministre, mais n'intégrant pas le PJD et le PAM. La troisième version de ce remaniement hypothétique estime que la méthodologie démocratique serait respectée, mais on verrait le départ de Abbas El Fassi qui cédera son fauteuil à un candidat en vue au sein du parti de l'Istiqlal. Ces rumeurs ont particulièrement enflé dans un contexte marqué par ce qu'il est convenu d'appeler l'après 20 février et surtout les troubles constatés dans certaines villes auraient précipité cette avalanche de rumeurs. Les tenants de ces rumeurs avancent l'argument qu'un remaniement et l'annonce de mesures exceptionnelles à caractère social auraient pu contribuer à calmer les esprits. Or, nos sources sont catégorique. Il n'y a à l'heure actuelle aucun contact officiel de quelque nature que ce soit avec les composantes de l'actuelle majorité gouvernementale ou avec d'autres composantes du paysage politique institutionnel qui aille dans le sens des rumeurs en cours. Rien ne permet donc, durant les jours qui viennent de conforter telle ou telle hypothèse. Le gouvernement de Abbas El Fassi continue de gérer normalement les affaires.