Des rumeurs de plus en plus persistantes font état d'un remaniement ministériel. Des informations contradictoires circulent depuis vendredi 25 février, selon lesquelles SM le roi aurait accordé une audience à Mustapha Terrab, actuel directeur général de l'Office chérifien des phosphates (OCP). Les mêmes informations, rapportées par des médias nationaux (Libération, notamment), avancent que l'objectif de cette audience était la nomination de M. Terrab en tant que Premier ministre à la place de Abbas El Fassi. «De sources proches d'Abbas El Fassi nous ont indiqué que ce dernier aurait été informé de son remplacement à la Primature par l'actuel directeur général de l'Office chérifien des phosphates», écrit Libération sans apporter plus de détails. L'article (très court) du quotidien casablancais interpelle dans la mesure où ledit quotidien est le porte-parole de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), allié du parti de l'Istiqlal (PI) dont M. El Fassi est le Secrétaire général. Il (l'article) accorde plus de crédit à un éventuel remaniement. D'autant que pareille information, très sensible en somme, ne peut passer sans l'aval des hautes instances de l'USFP. Et surtout que le directeur de Libération n'est autre que Abdelhadi Khairate, membre très influent du Bureau politique de cette formation politique. «Selon des sources partisanes concordantes, il s'agirait, à ce propos, de la mise en place d'un gouvernement transitoire devant gérer les affaires du pays jusqu'aux prochaines échéances électorales», écrit le quotidien USFPéiste. Plusieurs noms ont circulé pour succéder à M. EL Fassi à la Primature. Il s'agit notamment de Driss Jettou, homme d'affaires et ancien Premier ministre, par ailleurs très apprécié du patronat et des syndicats. Le nom de Karim Ghellab, ministre de l'Equipement et du Transport, a également été avancé. Selon des sources bien informées, l'annonce du futur successeur de Abbas El Fassi pourrait intervenir dans les heures qui viennent Un CV impressionnant Né le 19 octobre 1955 à Fès, l'actuel DG de l'OCP peut se prévaloir d'un CV pour le moins impressionnant. Mustapha Terrab est titulaire d'un doctorat d'Etat en Recherche opérationnelle du Massachusetts Institute of Technology (MIT, Cambridge, USA), d'un masters en ingénierie dans le même institut (1982). Il est également titulaire d'un diplôme d'ingénieur de l'Ecole nationale des Ponts et Chaussées de Paris (1979). M. Terrab a intégré Bechtel Civil (1983/85) et Minerals Inc, à San Fransisco en Californie, en qualité d'analyste en systèmes de transport où il était responsable des études planning pour le projet de construction de l'aéroport international de Damman (Arabie-Saoudite) et membre de l'équipe chargée des études économiques liées au projet de la liaison fixe à travers le détroit de Gibraltar. Il a également exercé en tant que professeur assistant et chercheur au MIT de septembre 1986 à août 1989 et consultant au laboratoire Draper de Cambidge au Massachusetts de septembre 1989 à juillet 1993. Ses qualités professionnelles lui valent, en 1988, le prix Frederick Hennie III pour «sa contribution exceptionnelle» au programme d'enseignement du département d'ingénierie électrique et informatique du MIT. Il exerça dans l'enseignement jusqu'en 1992 après avoir été professeur assistant au Rensselear Polytechnic Institute, Troy à New-York. En 1992, il est chargé de mission au Cabinet royal. En 1995, il est nommé Secrétaire général au secrétariat exécutif du Sommet économique pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Il gagna la confiance de feu Hassan II qui le nommera membre du groupe de réflexion auprès de lui en avril 1996. Par la suite, on le retrouvera à la tête de l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT), avant d'occuper d'autres fonctions et d'atterrir à l'OCP (15 février 2006). Mustapha Terrab est marié et père de trois enfants. Abdelkader El-Aine (Le Temps)