Les perspectives d'avenir des services financiers externalisés au niveau mondial offrent- elles des opportunités pour le développement de ces activités au Maroc ? Quel est l'environnement concurrentiel du Maroc dans les services financiers externalisés ? L'offre offshoring Maroc est-elle pertinente par rapport au développement des services financiers délocalisés? Une étude de la Direction des Etudes et des Prévisions financières -DEPF- tente de faire un état des lieux des services financiers délocalisés au niveau mondial, tout en sacrant une bonne partie aux atouts compétitifs de l'offre marocaine et l'avenir prometteur du secteur. D'après les auteurs de l'étude, le Maroc est confronté à une concurrence bien ancrée sur le marché de l'Offshore des services financiers. La Tunisie pourrait constituer une menace concurrentielle dans les services financiers externalisés, et ce, pour son vivier de compétences scientifiques et d'ingénieurs (classement 7ème/139 pays) et pour sa qualité de l'enseignement des mathématiques et des sciences (8ème/139 pays) qui dépasse celle du Maroc selon le rapport du World Economique Forum relatif au positionnement d'un échantillon de 139 pays en matière des NTIC. Cependant, la politique volontariste pour le développement du secteur déployée par le Maroc, à travers la mise en place d'un cadre plus incitatif (création de P2I, Plan de formation ciblé, Plan d'incitations plus agressif,…), permettra d'affronter cette menace concurrentielle. Ceci se confirme davantage par l'attractivité du Maroc de grands groupes de renommée internationale dans le secteur (Cap Gemini, Atos, SQLI, Sopra, Iliad, AXA, WebHelp,…) et l'amélioration de la performance du secteur et son positionnement dans la cartographie mondiale des pays les plus compétitifs en matière d'offshoring dressée par AT Kearney en 2009. Sur 50 pays concernés par le classement d'AT Kearney, le Maroc est passé du 36ème rang au 30ème, juste derrière les Emirats-Arabes-Unis et loin devant l'Afrique du Sud qui dégringole de huit places au 39ème rang. Le Maroc a identifié l'offshoring comme un secteur à fort potentiel et comme un véritable moteur de croissance pour l'économie du pays. Les auteurs rappellent que le Maroc a lancé en 2005 une offre Maroc ayant pour objectif d'atteindre une contribution de 15 milliards DH et 100.000 emplois à l'horizon 2015. Le Maroc a pu améliorer son positionnement et parvient à figuer pour la première fois dans le classement 2009 «AT Kearney global services location index» et son entrée dans le Top 30 de l'Offshoring. L'offre Maroc pour les métiers du BPO, notamment pour l'activité des services financiers, vient d'être renforcée avec l'adoption en janvier 2009 de la loi n°08-09 relative à la protection des données personnelles. Cette loi constitue un avantage compétitif par rapport à ses concurrents et un atout dans le sens où elle donne une crédibilité plus importante au Maroc. Aujourd'hui, au-delà de l'Europe francophone, le Maroc devrait examiner ces acquis et redéfinir sa stratégie de promotion et de développement à l'export pour l'activité des services financiers délocalisés en tirant profit du potentiel de développement du marché européen francophone et hispanophone et en ciblant de nouveaux marchés notamment anglophone, pour qui cette pratique est largement répondue (USA et Royaume–Uni), recommande l'étude de la DPEF.