Encore une fois, le secteur de la Justice, comme l'était, hier, la santé publique et l'enseignement supérieur, est en proie à de nouveaux débrayages. Le syndicat démocratique de la justice (SDJ) (affilié à la FDT) annonce enchaîner de nouvelles grèves les 25, 26 et 27 janvier courant après celles déjà observées depuis hier mardi (pour trois jours, du 18 au 20 courant), en signe de protestation contre les propos tenus par le ministre de l'Economie et des Finances, Salaheddine Mezouar, dans un journal de place. En fait, ce dernier a démenti catégoriquement d'avoir reçu le projet relatif au statut des greffiers, dans un journal de place. Abdessadek Saîdi, secrétaire général du (SDJ) considère que cela «relève de l'absurde pur jus, et qu'il n'existe pas une volonté réelle chez le gouvernement pour résoudre une fois pour toute ce dossier ». Entre les deux, on joue, semble-t-il à la patate chaude. Décidément, il ne se passe pas une semaine sans grève dans les secteurs publics. Les mouvements de débrayages se suivent et se chevauchent, au point de rendre ces mouvements un peu routiniers, voire douteux. Car, faute de garantie de service minimum obligatoire -comme c'est le cas un peu partout dans le monde- se sont les citoyens les plus sensibles et les couches les plus vulnérables qui en font les frais. Chez nous, on a l'impression que les grévistes mesurent peu -ou pas du tout- l'impact de leur mouvement sur la vie des citoyens. D'autant que, souvent, ces grèves deviennent tout simplement synonymes de vacances. Des jours chômés et payés ! La planque, comme dirait l'autre. Comment est-il possible d'imaginer des fonctionnaires au service de la santé publique, de la justice, de la poste et autres services aussi sensibles, en piquet de grève, se soucier le moins du monde des intérêts des citoyens ? Il ne s'agit pas ici de remettre en cause le droit de grève, un acquis bien inscrit dans la Constitution du pays, mais, chacun de nous est en droit de s'interroger sur des pratiques syndicales peu amènes, ignorant ou feignant ignorer la déontologie et les principes moraux qui doivent être observer en cas de grève (service minimum obligatoire, port du brassard, communication…). Dans le dossier des greffiers, Abdessadek Saidi, déplore notamment les contradictions des discours tenus par les membres du gouvernement». Le responsable syndical rejette l'idée qui consiste à dire que « la réforme du statut des greffiers est tributaire de la réforme du statut de la fonction publique». Le syndicaliste estime qu'il s'agit tout simplement d'une «fuite en avant et que la réforme de la justice est un dossier à part». Même son de cloche chez le syndicat national de l'enseignement supérieur (SNE-Sup) qui a décidé, lui aussi, d'observer une grève nationale du 18 au 20 janvier. Mohamed Darouich, secrétaire général de cette instance précise que ce mouvement de grève vient rappeler au gouvernement les conventions signées avec le syndicat. «Nous exigeons l'application de ce qui a été convenu», a-t-il précisé dans une déclaration à Al-Bayane. Mais, au cas où «le gouvernement resterait sourd à nos revendications, le syndicat, rappelle-t-il, n'hésiterait pas à lancer une nouvelle série de grèves».