Les réunions préparatoires du 2ème sommet économique arabe ont débuté lundi à Charm El Cheikh (Egypte) au niveau des ministres, avec l'objectif d'élaborer des projets de décision à soumettre mercredi aux chefs d'Etat arabes. Les ministres arabes du commerce et de l'Industrie, qui se sont retrouvés dans la matinée, cèderont la place plus tard dans la journée aux ministres des Affaires étrangères. Ces réunions ont été précédées par une rencontre lundi matin du conseil économique et social avec la participation du Maroc, représenté par Mohamed Faraj Doukkali, ambassadeur du Royaume au Caire et son délégué permanent auprès de la Ligue arabe. Quatre forums se tiendront en marge du sommet économique arabe. Il s'agit des forums des hommes d'Affaires, des unions arabes des chambres de commerce, de la société civile et des jeunes. Des opérateurs arabes prennent part pour la première fois au sommet économique et interviendront devant les chefs d'Etat pour soumettre leur propre vision pour une relance économique dans la région arabe. Le premier sommet économique du Koweït avait, en substance, lancé une initiative pour la création d'un fonds de soutien aux petits et moyens projets, doté de 1,25 milliard de dollars de contributions des pays membres. Le sommet de Charm El Cheikh devrait apporter son appui à cette initiative et appeler les pays arabes n'ayant pas encore versé leurs cotisations à le faire en vue de lutter contre le chômage et garantir de nouvelles opportunités d'emploi. Il se penchera aussi sur l'examen de nouveaux dossiers notamment la question des liaisons maritimes entre les pays arabes et leur impact sur les échanges commerciaux interarabes qui ne dépassent guère les 14 %. Des projets communs d'envergure Les pays arabes sont en devoir, aujourd'hui plus que jamais, de mettre en place les conditions favorables à l'investissement pour permettre un flux des capitaux arabes et le développement de projets communs d'envergure, a affirmé le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, chargé des affaires économiques, l'ambassadeur Mohamed ben Ibrahim Twijri. Dans un entretien à la MAP à l'occasion du deuxième sommet économique et social, prévu mercredi à Charm El Cheikh en Egypte, le responsable arabe a souligné que l'investisseur arabe fait face à des obstacles liés au financement, au suivi, à l'absence de garanties et à la multiplicité des lois et des intervenants. Une attention particulière doit être accordée à l'harmonisation des législations arabes en matière d'investissement, à l'élimination de toutes les barrières douanières, à la promotion d'une main d'œuvre qualifiée et à la mise en place de mesures incitatives pour drainer davantage d'investissements étrangers, tout en donnant la priorité aux hommes d'affaires arabes, a-t-il précisé. Dans le même ordre d'idées, M. Twijri a émis l'espoir de voir le deuxième sommet économique et social arabe de Charm El Cheikh adopter des décisions, à même de contribuer au raffermissement de l'action arabe commune dans le domaine économique, et tracer une "feuille de route" pour la coopération interarabe. Selon le diplomate, les pays arabes se sont majoritairement engagés à contribuer au fonds proposé par le sommet économique du Koweït, en vue de soutenir les projets développement dans le monde arabe, en rappelant que la création de cet organisme est d'une grande importance compte tenu du rôle des petites et moyennes entreprises dans l'émergence des économies de la région, à l'instar des évolutions accomplies en Chine et dans de nombreux pays d'Asie. Deux milliards de dollars Il a rappelé que le sommet du Koweït avait proposé la création d'un compte spécial d'appui aux PME avec un capital de deux milliards de dollars, dont 1,32 milliard avait déjà été mis à contribution, précisant que le sommet permettra de renforcer et d'approfondir l'initiative du Koweït. Il a fait état de contacts avec le fonds arabe pour le développement économique et social afin de financer un certain nombre de projets s'inscrivant dans le cadre de cette initiative, en collaboration avec la Banque mondiale et un certain nombre d'institutions internationales. Il a expliqué que l'ordre du jour du deuxième sommet économique arabe comprend le suivi de l'état d'avancement de la mise en œuvre des décisions du premier sommet, notamment celles se rapportant au renforcement du réseau ferroviaire arabe, l'interconnexion électrique arabe, à la sécurité alimentaire, à la création d'une union douanière arabe à l'horizon 2015, à la lutte contre le chômage et au développement de l'enseignement et du système sanitaire. Il a rappelé que les pays arabes s'étaient mis d'accord sur les mécanismes nécessaires pour permettre au secteur privé de tirer profit de cette initiative, à travers la promotion du rôle du fonds arabe pour le développement économique et social. M. Twijri a ajouté que le sommet sera aussi l'occasion de discuter de l'initiative de la Banque mondiale au profit du monde arabe, qui comprend la mise à disposition des fonds nécessaires pour des projets dans les domaines des infrastructures, des petites et moyennes industries et la réforme du système éducatif. Nécessité d'une volonté politique Cette initiative vise, selon le diplomate arabe, à donner un coup d'accélérateur à la coopération régionale entre les pays arabes en mettant en œuvre des projets communs dans les domaines d'interconnexion électrique, d'énergies renouvelables, de liaisons maritime, terrestre et ferroviaire et des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Il a poursuivi que les questions de développement social, humain et économique dans le monde arabe figurent en bonne place à l'ordre du jour du sommet, qui débattra aussi de questions d'ordre politique, en particulier le lieu de la tenue du prochain sommet arabe et l'action arabe commune. M. Twijri a souligné la nécessité d'une volonté politique claire pour réaliser l'intégration économique arabe et de tirer profit des opportunités de coopération existantes, relevant que les différends interarabes continuent de paralyser les initiatives de relance économique et sociale et génèrent des pertes économiques estimées à des dizaines de milliards de dollars annuellement. Tout en exaltant l'idée de la tenue de sommets arabes thématiques, le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe a proposé d'organiser un sommet économique et social tous les 5 ans et d'en confier la mise en œuvre des décisions au sommet arabe ordinaire.