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La commission parlementaire d'enquête remet son rapport sur les événements du 8 novembre : Gouvernance et manque de conscience politique nationale au banc des accusés
La commission parlementaire d'enquête diligentée par la 2ème chambre pour faire la lumière sur les événements qui ont ensanglanté le campement sauvage de Gdim Izig et la ville de Laayoune le 8 novembre 2010, a fait exposé de son rapport mercredi dernier devant les députés réunis en plénière et, en présence de membres du gouvernement.. Revenant sur la signification tragique et politique des troubles de l'année dernière, le document a d'emblée relevé que ces événements contraires aux mœurs nationales caractérisées par la liberté d'expression et la tolérance, avaient tout à la fois des causes conjoncturelles et structurelles. Pour les rédacteurs du document, le but était de savoir ce qui s'était réellement passé, qui en était responsable et comment éviter que cela se reproduise. Au niveau du conjoncturel, la commission a mis sur la sellette la gestion locale de la crise et, la propension des édiles et des autorités à ne pas s'embarrasser de l'intérêt national pour servir leurs intérêts personnels. S'agissant du structurel, elle a, pour le principal, mis en cause l'insuffisance de l'encadrement politique à l'échelon local, la rémanence du tribalisme et la prééminence des situations de rente sur le mérite. Pour arriver à ces conclusions les enquêteurs ont mené leurs investigations et leurs auditions sur trois niveaux : central, au ministère de l'Intérieur et près de l'ancien Wali ; local : auprès des autorités, de certains directeurs d'établissements publics et de la société civile et, au plan de la collecte des informations et des documents. La commission a ainsi conclu à l'existence d'événements répétitifs annonciateurs de Gdim Izig, dès le mois de septembre et, à travers la chronologie des événements, à celle d'une volonté délibérée de refuser le dialogue de la part des habitants du camp. Ce que du reste, confirme la structure sociale des habitants de Gdim Izig, dont seulement un sur cinq est dans une situation de besoins réelle, tandis que la majorité des autres- contrebandiers, sécessionnistes, ou transfuges économiques en provenance des iles Canaries - s'y sont joints par opportunisme. Après plusieurs rencontres et discussions avec les autorités locales, il est apparu à ces dernières qu'il n'était pas dans les intentions des insurgés d'aboutir à une solution, mais plutôt de donner prétexte à des voix séparatistes extérieures de susciter la sympathie de l'opinion internationale pour leur mouvement. Le document cite dans ce contexte, l'accord intervenu entre les deux parties avant que les gens du camp ne radicalisent leur position en en refusant l'entrée au Wali venu aux nouvelles; ce qui l'a amené à en demander le démantèlement au procureur. En leçon de ces événements, le rapport note qu'il y avait erreur à laisser pourrir la situation dès l'établissement du premier camp, qu'il y avait préméditation de la part des ennemis de l'unité nationale qui ont prix prétexte de revendications sociales pour véhiculer leur message séparatistes, qu'il y avait indubitablement connivence entre certains habitants de Gdim Izig et , l'Algérie et le Polisario et, que les doléances sociales exprimées par certains habitants étaient légitimes et que ceux qui s'en sont faits les porte-voix ont réussi à se faire écouter. Le rapport reconnait en outre qu'il y a eu des insuffisances en matière de gouvernance et que l'ancien Wali a commis une grave erreur en marginalisant le conseil municipal de la ville et que trop de temps a été perdu à vouloir convaincre les extrémistes du camp. Par ailleurs, constatant l'insuffisance des moyens sécuritaires opposés à la violence des insurgés, les membres de la commission ont tenu à féliciter les gardiens de l'ordre pour leur courage et leur abnégation exemplaires et ont conclu au respect du droit dans la gestion des autorités dans cette affaire où la perte de vies humaines et le saccage des biens ont fait craindre le pire. La commission conclut que le substrat des événements du 8 novembre lui parait être l'inadéquation qu'il y a entre l'effort d'investissement de l'Etat dans les provinces sahariennes et son rendement économique et social. C'est ainsi, notent-ils, que l'investissement annuel moyen per capita y est de 12820 dhs quand il n'est que 5820 dhs dans le reste du Royaume. C'est ainsi également que l'investissement public en 2010, y représente 22% de ce qu'il est dans tout le pays alors même que ces provinces ne contribuent qu'à raison de 1,34% aux revenus de l'Etat. En conséquence de cette situation avantage, l'indicateur de développement se situe dans nos provinces sahariennes à 0,729, soit l'un des plus hauts taux jamais réalisés. Face à cette réalité, le rapport de la commission indique clairement où se situe les responsabilités qu'il résume dans les insuffisances, les limites et la nature de la gouvernance locale. Réalités qui ont fait que, nourri à la prééminence de l'intérêt personnel sur le national et la primauté de la rente sur le mérite, l'effort de développement a dévié de son objectif initial. Quant au comment trouver solution aux problèmes, le rapport a appelé à un changement de mode de gestion des affaires locales et à une conscientisation politique nationale à laquelle prendrait part les partis, la société civile et la presse. Un plus jamais de Gdim Izig qui dit bien que ce qui s'est passé le 8 novembre est de la responsabilité de tous.