La scène culturelle marocaine a été marquée, durant l'année 2010, par l'organisation de plusieurs festivals et manifestations culturelles ayant réuni une pléiade de célébrités, consacrant ainsi la renommée du Royaume en tant qu'espace de créativité culturelle et artistique à l'échelle internationale. L'année qui s'achève a été également marquée par la participation d'artistes marocains à plusieurs manifestations internationales, ou ils ont représenté, en dignes ambassadeurs, l'art et la culture nationale. Ainsi, et de l'avis de tous, les rendez-vous culturels et artistiques de 2010 ont réussi à cerner, par leur diversité, les différents champs de la créativité, allant de la photo à la chanson, en passant par l'écriture, la musique et le théâtre. Outre les artistes de renom, plusieurs créateurs de la nouvelle génération ont enrichi le répertoire national par des œuvres touchant aux différents genres et s'imposant lors de manifestations et compétitions à l'échelle nationale et internationale. A l'instar des années précédentes, plusieurs villes du Royaume ont accueilli des festivals devenus, désormais, des rendez-vous attendus par les intellectuels, artistes et amateurs des arts. C'est ainsi que la capitale Rabat a vécu une nouvelle édition du festival “Mawazine: Rythmes du monde”, marquée par la participation de plus de 50 pays, et la présence d'artistes de renommée mondiale, tel Al Jarreau, Majda Roumi, Sting, Carlos Santana et Elton John, en plus de la chanson marocaine à laquelle fut consacrée, à Salé, une des huit scènes du festival. La ville de Tan Tan a organisé, quant à elle, la septième édition de son festival culturel, artistique et touristique. Placée sous le thème “le patrimoine culturel immatériel entre l'authenticité et les défis de la mondialisation”, la manifestation s'est donnée pour objectif de préserver l'héritage culturel et mettre en valeur la richesse et la diversité du potentiel du patrimoine de la région. En 2010, la cité ocre, Marrakech, a été au rendez-vous pour l'organisation du festival international du cinéma (FIFM), dont la 10ème édition, a été rehaussée par la présence de célébrités mondiale, telles John Malkovich et Francis Ford Coppola. Le festival qui a rendu hommage au cinéma français, a également honoré une pléiade de comédiens et artistes, notamment le pionnier feu Larbi Doghmi et le réalisateur Mohamed Abderrahmane Tazi, et les Américains Harvey Keitel et James Caan. De son côté, le festival du cinéma méditerranéen de Tétouan a célébré, cette année, un quart de siècle au service de la diversité et la richesse culturelle et cinématographique en Méditerranée. Pour fêter sa 16-ème édition, le festival a rendu hommage cette année à la star italienne Claudia Cardinale et à l'acteur marocain Mohamed Bestaoui. La capitale spirituelle du Royaume, quant à elle, a honoré son rendez-vous annuel de rencontre entre les différentes cultures et civilisations universelles venues “à la rencontre de l'histoire et de l'ancestralité” de la ville de Fès. Le Festival des Musiques sacrées du monde est un voyage initiatique au cœur des cultures venues des quatre coins de la planète et un point de rencontre d'une brochette d'artistes qui ont répondu présent lors de cette 16ème édition, notamment le Ballet royal du Cambodge, Bamako Connection du Mali, les jeunes danseurs Gotipuas (Inde) ou l'Espagnol Jordi Savall. Au sud, sur la côte atlantique, fidèle à sa tradition artistique, la ville d'Essaouira devenait le rendez-vous phare de la musique et de la culture gnaouies. La ville des Alizés, s'est transformée tout au long de quatre jours du festival en un centre cosmopolite. Pour sa 13-ème édition, les organisateurs sont revenus à la tradition du festival, celle qui fait son âme propre, une bonne participation avec un maximum possible de maâlem gnaouis et de fusion musicale avec la World Music et les autres genres de musique africaine, asiatique et autre. Dans les provinces du sud, la ville de Laâyoune a vibré au rythme des musiques du monde et du patrimoine du Sahara lors de la troisième édition de son Festival Rawafid Azawane. Cette année, le Festival a été accueilli, avec satisfaction, par les mélomanes de Laâyoune qui ont pu retrouver leurs artistes préférés. Par ailleurs, les passionnés et professionnels du livre et de l'édition ont répondu présent cette année lors du Salon international de l'édition et du livre qui se veut une véritable passerelle entre les civilisations et cultures du monde et un rendez-vous pour des auteurs et intellectuels de diverses tendances pour fêter, dans la convivialité, la diversité culturelle du patrimoine mondial. Les écrivains marocains à l'étranger ont été à l'honneur lors de la 16è édition du Salon international de l'édition et du livre de Casablanca (SIEL), tenue sous le thème “la lecture: une clef pour la société du savoir”, avec la participation de 720 exposants originaires de 38 pays. L'année 2010 a été l'occasion de rendre hommage aux écrivains marocains qui ont enrichi la bibliothèque culturelle nationale. Ainsi, l'écrivain et poète Tahar Ben Jelloun, l'un des éminents écrivains francophones et membre du prix Goncourt, s'est vu remettre le Prix international de poésie “Argana” 2010, décerné par “Bayt Achiir” (la Maison de la poésie) au Maroc et la Fondation CDG, avec le soutien du ministère de la Culture. En reconnaissance des efforts déployés par l'université marocaine au service de la culture et la science, la présidente de l'Université Hassan II de Mohammedia, Mme Rahma Bourqia, a été faite, cette année, docteur Honoris Causa de l'université Paris Ouest Nanterre La Défense, en hommage à “son attachement à la recherche en sciences humaines et à son implication dans la société contemporaine”. La chanson et le cinéma marocains ont connu, eux, un rayonnement, cette année, avec la participation de cinéastes et artistes aux différentes manifestations internationales et nationales. L'année 2010 a été marquée par un hommage au doyen de la musique marocaine lors des journées musicales de Carthage. Le long métrage “Pégase” de Mohamed Mouftakir et “A l'aube” de Jillali Farhati ont été distingués lors de la 7ème édition du festival cinématographique de Dubaï remportant respectivement les prix du meilleur tournage et du meilleur scénario. Le film “Les oubliés” de Hassan Benjelloun s'est vu décerné le prix du meilleur scénario lors de la 4ème édition du festival international du Film arabe de Oran dont le jury comptait le critique du cinéma marocain Ahmed Boughaba. Ces succès reflètent, ainsi, une richesse et une présence marocaine prolifique des créations littéraires et artistiques traduisant la spécificité du royaume qui demeure en même temps ouvert sur les autres cultures dans le monde.