Dans le monde, la dysfonction érectile, expressions qui fait référence à l'incapacité d'obtenir et de maintenir une érection suffisamment rigide pour avoir une activité sexuelle satisfaisante ,affecte entre 13 et 28% des hommes âgés de 40 à 80 ans. Ce sont presque les mêmes estimations au Maroc. Près d'un million de Marocains souffrent de troubles de l'érection, Celle-ci diffère selon la vie du patient, son influence, son âge ou encore son organe. En 1995, plus de 152 millions d'hommes en souffraient dans le monde. Pour 2025, les prévisions font état de 322 millions. La prévalence augmente avec l'âge. Elle peut être secondaire à plusieurs pathologies comme le diabète, les maladies cardiovasculaires, l'hyperlipidémie ou encore l'hypertension….. Dysfonctionnement érectile : attention aux maladies sous jacentes Le terme impuissance n'est plus guère utilisé par les médecins. Ceux-ci parlent plutôt de troubles d'érection ou de dysfonctionnement érectile, expressions qui font référence à l'incapacité d'obtenir et de maintenir une érection suffisamment rigide pour avoir une activité sexuelle satisfaisante. Pour que l'on puisse parler de troubles de l'érection, cette incapacité doit se répéter constamment et durer depuis au moins trois mois. On ne parle donc pas de troubles de l'érection dans le cas d'un homme qui a connu un problème momentané qui ne s'est pas reproduit. Le mécanisme de l'érection ne dépend pas de la volonté. Pour avoir une érection, un homme doit avoir été soumis à des stimulations sexuelles (caresses aux organes génitaux, fantasmes, etc.). L'érection dépend aussi du bon fonctionnement du système nerveux (qui véhicule les signaux de l'excitation), du système circulatoire (qui transporte le sang vers le pénis), ainsi que du pénis lui-même qui doit être intact. Il est donc facile de comprendre qu'un homme doit être en bonne santé pour avoir des érections. Un homme ayant des troubles d'érection ou qui est carrément incapable d'en avoir peut très bien ressentir du désir, avoir un orgasme et éjaculer, soit par la masturbation, soit en frottant ses organes génitaux sur ceux de sa partenaire. Certains hommes arrivent même à engendrer un ou plusieurs enfants sans avoir d'érections suffisantes pour permettre la pénétration (leur conjointe devient enceinte parce qu'ils éjaculent sur la vulve ou à l'entrée du vagin). Par contre, comme l'érection fait partie intégrante de la réponse sexuelle normale, le trouble d'érection est considéré comme une anomalie et un symptôme possible d'une maladie sous-jacente. UN SUJET TABOU Le sujet de la dysfonction érectile n'est pas facile à aborder, aujourd'hui on n'arrive pas encore à parler librement, c'est-à-dire sans gène, ni offuscation du sexe et de tout ce qui se rapporte à la sexualité. Nous sommes dans une société conservatrice quoique l'on dise et quoique l'on pense et la notion de «Hchouma» est très présente. De ce fait le sujet est encore tabou, alors que les troubles d'érection sont pourtant fréquents : un homme sur 10 en souffre au cours de sa vie. À partir de la cinquantaine, le risque d'en être affecté augmente de façon nette. Le dysfonctionnement érectile peut être d'origine physiologique (dans 50 % des cas), d'origine psychologique ou mixte. Dysfonctionnement érectile d'origine physiologique Rare chez l'homme de moins de 50 ans en bonne santé et plus fréquent chez l'homme âgé ; disparition des érections nocturnes ou matinales ; s'installe le plus souvent de façon graduelle, au fil des mois et même des années ; incapacité (totale ou partielle) à obtenir ou à maintenir une érection quelles que soient les circonstances ; est réversible dans beaucoup de cas. Dysfonctionnement érectile d'origine psychologique Erections nocturnes ou matinales conservées ; Erection complète lors de la masturbation ; Trouble qui survient le plus souvent de façon subite ; Ne survient que dans certaines circonstances ; Ne semble associée à aucune maladie. Quelles sont les causes du dysfonctionnement érectile ? Dysfonctionnement érectile d'origine physiologique Anomalies des vaisseaux sanguins. Les troubles vasculaires, artériels ou veineux sont responsables d'une grande partie des cas. Parmi les maladies les plus fréquentes, citons le durcissement des artères (artériosclérose), l'hypertension artérielle, un taux élevé de cholestérol (hypercholestérolémie) et le diabète. Certains médicaments. Les antihypertenseurs, les antidépresseurs, les antipsychotiques, les anticonvulsivants contre l'épilepsie, la cimétidine (pour diminuer la sécrétion d'acide gastrique) ainsi que de fortes doses de médicaments contre l'anxiété (Activan, Valium, etc.) peuvent affecter le mécanisme vasculaire de l'érection. Prostatectomie radicale (ablation de la prostate). Cette chirurgie permet de traiter le cancer de la prostate. Comme elle ne peut être effectuée par les voies naturelles, elle atteint parfois les nerfs du pénis, entraînant un trouble érectile dans 50 à 60 % des cas. Tabagisme. Il constitue une cause importante de troubles de l'érection car il aggrave l'hypertension et l'artériosclérose et favorise une fuite veineuse (incapacité des veines du pénis à retenir le sang). Anomalies des nerfs et des centres nerveux. Entre autres, traumatisme de la moelle épinière (par exemple, la paraplégie), sclérose en plaques, maladie de Parkinson, etc. Ces maladies peuvent nuire à la transmission de l'influx nerveux des organes génitaux vers le cerveau ou vice-versa. Maladie de La Peyronie. Cette courbure anormale du pénis est due à une cicatrice dure et palpable à l'intérieur de l'organe. Ce n'est qu'en cas de déformation importante qu'il peut y avoir des troubles de l'érection. Dysfonctionnement érectile d'origine psychologique Anxiété de performance. Elle constitue la principale cause psychologique des troubles d'érection. Celui qui en souffre a peur de ne pas être capable d'avoir une érection ou de la maintenir assez longtemps pour sa satisfaction personnelle ou celle de sa partenaire. Autres facteurs psychologiques. Des problèmes dans le couple, de l'hostilité envers la partenaire, la lassitude sexuelle, une mauvaise éducation sexuelle, des difficultés d'ordre professionnel, une perte d'emploi, des soucis financiers, la fatigue, une rupture amoureuse, une période d'abstinence sexuelle ainsi qu'un sevrage de drogue ou d'alcool après une période d'abus sont quelques-uns des facteurs pouvant entraîner un problème d'érection. Les conseils pratiques Un homme aux prises avec un dysfonctionnement érectile a intérêt à ne pas trop s'inquiéter puisque l'anxiété de performance (la crainte “de ne pas pouvoir”) peut court-circuiter le mécanisme de l'érection et lui enlever tous ses moyens. Essayez de prendre la chose avec philosophie et profitez-en pour développer votre sensualité. Le reste a bien des chances de revenir plus facilement. Il faut également savoir que, pour la partenaire, les troubles érectiles de son conjoint n'ont pas toujours un effet catastrophique. Adopter de saines habitudes alimentaires. Un régime alimentaire riche en gras peut faire autant de tort au pénis qu'au cœur. Les troubles vasculaires artériels et veineux sont responsables d'une grande partie des cas de dysfonction érectile d'origine physique. Mangez mieux, perdez du poids, si cela est nécessaire, et faites de l'exercice plusieurs fois par semaine. Vous remarquerez que le flux sanguin dans le pénis va s'accroître. Arrêter de fumer. De mauvaises habitudes de vie telles que le tabagisme perturbent les mécanismes vasculaires de l'érection. Le tabac bloque progressivement les petites artères, nuisant au flux sanguin nécessaire pour l'érection. Fumer peut aussi entraîner des fuites de sang par les veines du pénis lors de l'érection. Cesser de fumer est l'un des gestes les plus importants que vous puissiez faire pour retrouver de bonnes érections. Pour l'alcool, il vaut mieux arrêter sinon limiter sa consommation d'alcool. Il est bon de rappeler ici que des solutions existent, le plus important c'est de consulter votre médecin, par ailleurs les traitements actuels sont efficaces et donnent de très bons résultats. Et si l'origine de la dysfonction érectile est d'origine psychologique, votre médecin pourra vous adresser à un sexologue clinicien (titulaire d'une maîtrise en sexologie) pour une sexothérapie, la présence des deux conjoints est importante. La thérapie s'échelonne sur une vingtaine de séances et obtient un très bon taux de succès. D'ici là pas de panique et surtout prenez la vie du bon côté