Le club marocain du FUS Rabat a brillé en remportant la prestigieuse Coupe de la CAF, aux dépens des Tunisiens du CS Sfaxien (3-2) en finale retour (aller :0-0), samedi soir au stade Teyeb Mhiri à Sfax, réhabilitant par la même occasion un football marocain avide, plus que jamais, d'un succès continental. Ce titre, qui intervient quelques jours après la Coupe du Trône, vient récompenser un parcours extraordinaire du FUS, qui revient aux devants de la scène deux ans seulement après son accession à la première division nationale (D1). Par cette nette victoire, les Fussistes prennent également une revanche tant attendue de leur défaite (3-0) sur ce même stade, en match de la phase de poules et permettent au football marocain de chasser le signe indien après plusieurs confrontations perdues par les clubs nationaux contre leurs homologues tunisiens. Cette finale retour a traduit tout le réalisme, la discipline tactique, la combativité, la solidarité, la rage de vaincre, le courage et la force de caractère qui ont permis au groupe du jeune cadre marocain Lhoussine Ammouta d'en arriver là, après avoir damé le pion à des géants du football africain, dont le tenant du titre, Stade Bamako du Mali. Ce sont ces mêmes qualités qui ont porté samedi Benchrifa et compagnie à un sacre dans la deuxième plus importante manifestation du football africain, qu'ils ont remporté sans démériter, au bout d'un match passionnant et à rebondissements, où l'espoir a changé de camp plus d'une fois et aux dépens d'un adversaire de taille, qui avait une longue et glorieuse histoire à honorer. Les Fussistes ont commencé le match de la plus belle manière, en ouvrant tôt le score (8è) grâce au défenseur Abdelfatah Boukhriss qui, à la réception d'un corner, saute plus haut que le gardien tunisien, plaçant le cuir au fond du filet. Ce but rapide a mis la pression sur l'équipe locale qui était acculée à jeter tout son poids dans le match pour rétablir la parité, mais les attaquants tunisiens ont buté sur une défense marocaine solide et combative, qui leur a donné du fil à retordre. Les Sfaxiens, en manque de solutions, ont dû recourir aux tirs de loin et aux balles arrêtées, qui leur ont permis de créer le danger à plusieurs reprises, notamment à la 16è minute quand Kamal Zaiem, qui a adressé un coup de canon des 30 mètres, a vu sa balle échouer sur la barre transversale puis à la 27è quand le défenseur du FUS Daniel Monchare, qui essayait d'intercepter un centre-tir tunisien, a failli tromper son gardien. Sur cette dernière action, le montant droit a, encore une fois, sauvé Issam Badda, qui a eu ensuite le bon réflexe de détourner légèrement la balle de la main pour empêcher Dominique Da Silva, l'attaquant sénégalais du CSS, de la récupérer. Ce même Da Silva décroche, quelques minutes plus tard (37è), un tir sec en pleine course, magistralement dévié par Badda. Loin de se contenter de se défendre, les hommes d'Ammouta prenaient par intermittence les choses en main, portant le danger dans le camp adverse et donnant à plusieurs reprises des sueurs froides à leurs vis-à-vis. Rokki s'est particulièrement illustré en enchaînant, en deux minutes (22è et 23è), deux tirs à la limite de la zone de réparation. Le premier passe juste à côté des buts, alors que le deuxième a contraint le gardien Jassem Khalloufi à se déployer pour sauver les meubles. Malgré leurs efforts, les Fussistes ont fini par encaisser le but d'égalisation à une minute de la pause (44è) par le biais de Hamdi Rouid, qui a été plus rapide que les défenseurs marocains à la réception d'un coup franc du côté droit. La situation du FUS allait se compliquer davantage. Juste après la reprise, l'équipe tunisienne obtient un penalty, transformé avec succès par Kamal Zaiem (47è), qui donne l'avantage aux siens (2-1). Après ce but, une sorte d'"équilibre de la terreur" s'est installée sur la pelouse: Le FUS, pas du tout découragé, s'est lancé à l'assaut des buts tunisiens et s'est montré plus dangereux, sans prendre totalement le risque -même s'il n'avait plus rien à perdre-, alors que le CS Sfaxien, malgré son avantage, a essayé d'absorber la pression des Marocains tout en misant sur les contre-attaques pour marquer un but qui le mettrait totalement en sécurité. Afin de donner du punch à son compartiment offensif, qui semblait incapable de percer le mur défensif tunisien, Ammouta a aligné deux de ses pièces maîtresses, à savoir le vétéran Jamal Triki (en remplacement de Youssoufou) et le jeune Mohamed Zouidi (Oussama Gharib). Des changements qui se sont avérés judicieux. Zouidi, encore frais, allait jouer un rôle décisif dans la victoire du FUS en égalisant à la 75è minute, après avoir adressé une puissante balle à bout portant qui n'a laissé aucune chance au gardien du CSS et en donnant le coup de grâce à une minute du coup de sifflet final (89è) sur un but de toute beauté: menant une échappée du flanc droit, le jeune attaquant fonce dans un boulevard vers les buts adverses et lobe avec finesse le gardien tunisien, malgré la pression d'un défenseur du Sfax. Ce défi à peine relevé, Ammouta et ses hommes devront en lancer d'autres, dont celui du championnat national où ils devront se concentrer pleinement afin de se mettre en position dans la course au titre et surtout en Supercoupe d'Afrique, où ils affronteront, au dernier week-end du mois de janvier à Lubumbashi, le TP Mazembe, vainqueur de la Ligue des champions. Pour accéder à cette finale, le FUS s'était imposé aux dépens l'Ittihad libyen (victoire 2-1 à Tripoli et défaite 1-0 à Rabat). Depuis l'entame des compétitions, le club marocain n'a concédé qu'une seule défaite en 8 matches. Quant au CS Sfaxien, il est arrivé à cette finale en battant le Hilal Soudanais aux tirs au but 5-3 à Oum Derman (après 1-0 au temps réglementaire en faveur des Soudanais). Le match aller s'était soldé sur le même score (1-0) en faveur des Tunisiens.