«L'implication de la microfinance dans la promotion de la maîtrise de l'énergie au Maroc» a été au centre d'un atelier consultatif, organisé mercredi à Rabat, à l'initiative de PlaNet Finance, organisation de solidarité internationale œuvrant pour le développement de la microfinance, en partenariat avec l'Agence de l'environnement et de la Maîtrise de l'Energie française (ADEME). Selon les organisateurs, cette rencontre de concertation s'inscrit dans le cadre du projet FreemE qui a pour objectif de soutenir le développement, l'accès et l'utilisation durable des énergies renouvelables et d'efficacité énergétique au Maroc et en Egypte, à travers la microfinance pour les groupes de populations vulnérables des zones urbaines et rurales. D'une durée de trois ans, le projet FreemE dispose d'un budget global pour les deux pays, de 1,35 million d'euros, financés à 75 % par l'Union européenne (UE). Un total de 4.800 personnes devraient y bénéficier dans les deux pays d'ici 2012. Cette rencontre permet également de réunir les principaux experts et parties prenantes à ce projet pour favoriser l'acquisition d'équipements professionnels et ménagers dédiés à l'amélioration de l'habitat favorisant l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables pour les populations les plus vulnérables. «Il y a un besoin réel sur le terrain des populations en matière de maîtrise de l'énergie au Maroc, compte tenu du coût de la facture énergétique», a souligné Pascale Geslain Vandenberg, directeur des programmes Microfinance et environnement à Planet Finance, l'un des partenaires du FreemE. D'où la nécessité d'impliquer les associations de microcrédit dans la maîtrise de l'énergie et définir le rôle du microcrédit dans le financement de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables au Maroc. C'était finalement l'objectif clé de cet atelier. Etant un besoin vital, la maîtrise de l'énergie et le développement des énergies renouvelables représentent des enjeux importants au niveau économique et social, et contribuent à lutter contre le changement climatique. Leur développement est confronté à divers obstacles, en particulier pour les personnes à faible revenus et en situation de précarité énergétique. Soutien de l'Union européenne C'est ainsi que PlaNet Finance et ses partenaires ont décidé de mettre en place, en avril dernier, le projet FreemE au Maroc ainsi qu'en Egypte. Un plan d'action qui devrait permettre la diffusion des énergies renouvelables et des services d'efficacité énergétique en y associant la microfinance. Lancé en avril 2010 au Maroc avec le soutien de l'Union Européenne, FREEME est mené par PlaNet Finance, en partenariat avec l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME), le Groupe Energies Renouvelables Environnement et Solidarités (GERES), l'Agence marocaine pour le Développement des Energies Renouvelables et de l'Efficacité Energétique (ADEREE), la Fondation ARDI, une association de microcrédit et le Groupe d'Etudes et de Recherche sur les Energies Renouvelables et l'Environnement (GERERE). Disposant d'un budget total de 1,35 million d'euros pour les deux pays (Maroc/Egypte), FREEME est par ailleurs financé à 75% par l'Union Européenne. D'une durée de 3 ans, le projet FREEME s'attachera à apporter les réponses concrètes pour lutter contre la précarité énergétique des groupes de populations vulnérables des zones urbaines. Pascale Geslain, responsable programmes Microfinance et Environnement PlaNet Finance, affirmait que »la difficulté d'accéder à une source d'énergie ou utiliser des systèmes très couteux en énergie limitent le développement des activités génératrices de revenus et impactent fortement la vie de populations. Cela n'a fait que s'aggraver avec la crise financière qui a accentué l'écart entre les plus riches et les plus pauvres qui constituent la base de la pyramide». En ce qui concerne les bénéficiaires directs du projet, plus de 400 microentreprises et petits distributeurs sont visés dont 200 ménages à faibles revenus. Microentreprises, distributeurs clients des IMF et des Maisons Energies en zone rurale au Maroc seront formés pour distribuer et s'équiper en matériel plus efficace énergétiquement. Ils auront aussi accès à un fonds de microcrédit énergie et recevront un soutien financier pour l'achat de leur équipement. Phase de maturité Le secteur de la microfinance au Maroc arrive à une phase de maturité, avec 12 associations qui se partagent le marché et un encours cumulé de 443 millions d'euros pour 925 000 clients actifs (données à fin décembre 2009). Il est doté d'une loi spécifique, qui permet depuis 2004, de financer l'amélioration des conditions de vie notamment sur l'habitat : le logement, la connexion au réseau de l'eau potable et l'équipement en installation électrique (photovoltaïque) dans la limite de 50 000 Dirhams. Cependant la part de financements pour l'amélioration de l'habitat représente en moyenne moins de 10 % du portefeuille total des institutions de microcrédit.