Les dirigeants des pays riches et émergents du G20 se retrouvent jeudi et vendredi à Séoul pour leur cinquième sommet depuis décembre 2008. Voici les principaux points à l'ordre du jour: “guerre des monnaies” et déséquilibres mondiaux Les ministres des Finances du G20 réunis le mois dernier en Corée du Sud sont convenus de s'abstenir de toute “dévaluation compétitive” et de favoriser des systèmes de change “davantage déterminés par le marché”. Ils se sont également engagés à maintenir les déséquilibres de leurs balances des comptes courants à des niveaux “gérables”. Aucune limite chiffrée ne devrait toutefois être définie. Réforme du FMI Les ministres des Finances se sont mis d'accord pour donner aux pays émergents une présence renforcée dans les instances dirigeantes du Fonds monétaire international. L'Europe a accepté de renoncer à deux de ses sièges au sein du conseil d'administration du Fonds. Le Sommet devrait endosser cette réforme qualifiée d'”historique” par le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn. Filets de sécurité Il s'agit de protéger les marchés émergents contre l'afflux de capitaux étrangers qui provoquent des déséquilibres au sein de leurs économies, mais aussi à les inciter grâce à ces filets de sécurité à diminuer leurs énormes réserves de change. Le FMI a déjà annoncé la mise en place de deux lignes de crédit, selon le degré de performance économique des pays concernés, pour remédier à cette situation. Réforme de la régulation financière Le sommet de Séoul devrait endosser la réforme des normes bancaires proposée par le Comité de Bâle et qui prévoit essentiellement de renforcer le capital des banques afin de les rendre plus résistantes en cas de choc financier. Ce paquet a déjà été adopté par les ministres des Finances du G20. Développement La Corée du Sud, premier pays récipiendaire de l'aide internationale devenu un des principaux donateurs, veut que le Sommet de Séoul se concentre davantage sur une aide globale dans les pays les plus pauvres plutôt que sur des aides au coup par coup. Une forte légitimité Le G20 a été créé à la fin des années 1990 en réponse aux crises russe et asiatique, et regroupe les principaux pays industrialisés et émergents de la planète. Les membres du G20 sont les pays du G7, club rassemblant les principaux pays industrialisés (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), plus une douzaine de pays émergents (Afrique du Sud, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, Russie, et Turquie). La vingtième place est occupée par l'Union Européenne, représentée par le président du Conseil européen Herman Van Rompuy et le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso. Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM) participent à ses travaux, et l'Espagne et les Pays-Bas sont régulièrement invités aux réunions du G20. Selon ses fondateurs, ce groupe représente “90% du Produit intérieur brut mondial, 80% du commerce international (y compris les échanges interne à l'UE) et les deux tiers de la population mondiale”, lui donnant un poids politique et une forte légitimité. Sa naissance en 1999 s'est faite à l'initiative du G7. Suite aux crises financières qui avaient éclaté successivement en Asie, en Russie et en Amérique latine, ce club de pays riches a voulu mettre en place une instance où les principales puissances mondiales, y compris les pays émergents, pourraient travailler en commun à résoudre et éviter ces turbulences. Plus largement, le G20, dont la Corée du Sud assure actuellement la présidence, est la principale enceinte pour la coordination économique internationale depuis que ses dirigeants en ont décidé ainsi lors de leur réunion à Pittsburgh (Etats-Unis), en septembre 2009. Les dirigeants du G20 se sont déjà réunis quatre fois en sommet, en novembre 2008 à Washington, début avril 2009 à Londres, fin septembre 2009 à Pittsburgh et en juin 2010 à Toronto (Canada). Leur prochain sommet est prévu à l'automne 2011 en France dans une ville non encore déterminée. La France prendra pour un an la présidence du G20 à l'issue du sommet de Séoul. Des bonus difficiles à encadrer Les bonus des banquiers et des traders, au cœur des discussions des dirigeants des pays riches et émergents (G20) lors du sommet de Pittsburg (nord-est, Etats-Unis) il y a un an, restent difficiles à encadrer et continuent de battre des records année après année. Selon une étude de l'Institut de la finance internationale (IIF), la part des bonus, dont le versement a été différé dans le temps, a atteint 39% du total attribué au titre de l'année 2009. C'était moitié moins l'année précédente. Deux ans seulement après la crise, les institutions financières vont battre un record en versant cette année 144 milliards de dollars (104 milliards d'euros) de rémunérations variables à leurs cadres à New York, selon une étude publiée en octobre par le Wall Street Journal. Ce chiffre record dépasse de 4% les primes versées pour l'année 2009, qui s'affichaient déjà à des niveaux historiques.