Plusieurs personnes ont manifesté, vendredi soir, devant le consulat d'Espagne à Tétouan pour protester contre la politique de marginalisation, d'exclusion et de racisme dont sont victimes les Marocains de la ville occupée de Melillia. La manifestation, à laquelle ont appelé la coordination du Comité national pour la libération de Sebta et Melillia et des présides occupés et la section de l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH) à Tétouan, ont scandé des slogans dans lesquels ils dénoncent les agissements des autorités espagnoles à l'encontre des Marocains, et appelé à mettre un terme à l'occupation de ces deux villes. Qualifiant d'«intifada» les événements de Melillia, les manifestants, dont des acteurs associatifs et militants des droits de l'Homme, ont appelé le gouvernement autonome de Melillia, dirigé par le parti populaire espagnol connu pour son hostilité vis-à-vis du Maroc, à rompre avec cette politique d'exclusion et de marginalisation et critiqué le mutisme dont font preuve les médias espagnols. Les affrontements dans ce préside occupé ont éclaté après l'annonce par le gouvernement autonome d'un concours de recrutement portant sur plus de 1000 postes d'emploi, excluant de facto les Marocains candidats en lice, et accordant ces postes aux Espagnols résidant dans la ville occupée et à d'autres personnes provenant d'autres villes espagnoles, notamment d'Almeria et de Malaga. Jeudi soir, un jeune Mélilien de confession musulmane a été tué par une balle de caoutchouc tirée à bout portant par la garde civile espagnole, lors de ces affrontements entre manifestants et forces de l'ordre au quartier «La Canada de Hidume» dans la ville occupée de Mélillia, selon plusieurs médias.