Le Maroc est encore «mauvais élève» en matière d'égalité hommes/femmes. Dans le «rapport genre» établi par le FEM (Forum économique mondial), rendu public mardi à Genève, notre pays est classé 127ème sur 134 pays évalués. En dépit des efforts déployés par le royaume, la situation n'est pas du tout brillante par rapport à d'autres pays à niveau de développement comparable. Comparé à 2006, année où le Maroc était classé au 107ème rang, notre pays enregistre ainsi un recul de 20 points. Le «Global Gender Gap Report» du FEM mesure l'importance des inégalités entre hommes et femmes en matière de répartition des ressources et des opportunités dans chaque pays. L'évaluation couvre quatre domaines, notamment la participation et les opportunités économiques (salaires, niveaux de participation et accès à des emplois hautement qualifiés) ; le niveau d'éducation (accès à l'enseignement de base et supérieur) ; l'influence politique (représentation au sein des structures décisionnaires et leadership) et enfin la santé et la survie (espérance de vie et ratio hommes-femmes). C'est la combinaison de ces indices qui ramène le Maroc au 127ème rang mondial, bien loin derrière la Tunisie (107ème rang), la Mauritanie (113ème) et l'Algérie (119ème) ; mais juste derrière la Turquie (126ème rang). A la différence du Sénégal qui occupe 101ème rang (classement inchangé depuis 2009), les pays arabes, pris globalement n'enregistrent pas d'évolution significative. La Jordanie, l'Egypte, la Syrie et l'Arabie Saoudite sont classés respectivement 120ème, 125ème, 124ème et 129ème. Mais, le tableau au Maroc n'est pas aussi sombre. Dans le domaine de la santé, le royaume a fait des progrès notables se classant 85ème, mieux que le reste des pays du Maghreb. Idem pour le leadership féminin, où le Maroc, même classé 103ème, est mieux loti par rapport à ses voisins maghrébins. Pas de changement, en revanche, dans les autres domaines, par rapport à nos voisins, notamment dans les domaines d'opportunités économiques. Le rapport note par ailleurs que le chômage frappe plus la gente féminine dans la région du Maghreb. Au Maroc, il est de 21% pour les femmes contre une moyenne nationale de 10%. Cela dit, le rapport ne manquera pas de susciter des remous dans les classes politiques. Comme dans le cas du classement en matière de compétitivité économique, le rapport du World Economic Forum est très critiqué, en raison notamment de la fragilité des indicateurs utilisés. Partout, les conclusions du rapport du FEM sont accueillies avec beaucoup de réserve. N'empêche, le rapport du FEM, très attendu chaque année, est un document fort médiatisé. Il tente d'établir un certain palmarès des pays aussi bien dans les domaines de la compétitivité économique qu'en matière de développement social.