La communauté internationale a célébré le 1er octobre la journée internationale des personnes âgées. L'objectif étant d'attirer l'attention sur les conditions de vie des personnes âgées dans un contexte où le vieillissement qui est d'ores et déjà une réalité dans les pays occidentaux commence à gagner du terrain dans plusieurs pays en développement. Au Maroc, l'espérance de vie à la naissance est passée de 62 ans au début des années soixante à 73,1 ans aujourd'hui et le nombre moyen d'enfants par femme a chuté de 7,2 à 2,4 durant la même période. Cette transition démographique rapide a été à l'origine d'un processus de vieillissement de la population. L'effectif des personnes âgées de 60 ans et plus est, ainsi, passé de 833 mille à 2,4 millions entre 1960 et 2010, soit une augmentation annuelle de 2,3%. Cette tendance est appelée à se poursuivre, voire même à s'accélérer comme en témoigne les projections démographiques réalisées par le Haut-Commissariat au Plan. En effet, l'effectif des personnes âgées devrait s'accroître de 3,5% par an entre 2010 et 2030 (contre 0,9% pour l'ensemble de la population) pour atteindre 5,8 millions en 2030, ce qui représente 15,4% de la population contre 8,1% actuellement. En comparaison avec un pays comme la France où le doublement du poids démographique de ses ainés a nécessité environ 80 ans, au Maroc ce doublement devrait s'opérer en moins d'une vingtaine d'années. Cette évolution rapide n'est pas sans conséquences sur les conditions de vie de la population âgée et surtout sur celles des femmes. Celles-ci, du fait de l'avantage dont elles bénéficient en termes d'espérance de vie à la naissance, plus élevée de 2,6 ans par rapport aux hommes, et en raison de l'écart d'âge entre époux de 4,8 ans en faveur des hommes, courent plus de risque de veuvage. On relèvera à cet égard, qu'on compte, environ cinq fois plus de veuves que de veufs. Les résultats de l'enquête nationale sur les personnes âgées (ENPA), réalisée en 2006 par le Haut-Commissariat au Plan, révèlent, par ailleurs que, malgré la forte prévalence des maladies et de l'incapacité physique au sein de cette population, seulement 16% d'entre elle bénéficie d'une pension de retraite et 13% d'une couverture médicale. Si la solidarité reste jusqu'à présent encore forte, la dynamique démographique couplée à l'évolution des modes de vie et à la diminution de la taille des fratries laissent présager, à l'avenir, une possible érosion de l'entraide intergénérationnelle. Cette problématique et bien d'autres encore, induites par la transition démographique, ont fait l'objet d'études et d'analyses du Haut Commissariat au Plan. Ce dernier s'atèle, actuellement, à développer un modèle d'équilibre général calculable à générations imbriquées pour évaluer l'impact du vieillissement et de la dynamique du marché de travail sur la soutenabilité du système de retraite à long terme. L'objectif étant d'analyser les effets des politiques publiques dans ce domaine (hausses des cotisations sociales, allongement de l'âge minimum de retraite, baisse des pensions, endettement,...) sur l'épargne, l'investissement, la production et sur les équilibres macroéconomiques, en particulier les finances publiques.