Le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt, dont la coalition de centre-droit a remporté les élections législatives de dimanche sans obtenir la majorité absolue, a déclaré exclure toute alliance avec le parti d'extrême-droite des Démocrates de Suède, formation qui fait son entrée au Parlement. Quelque 7,1 millions de Suédois étaient appelés aux urnes afin de pourvoir les 349 sièges du Parlement. M. Reinfeldt est réélu pour un second mandat, mais sa coalition de centre-droit, composée de quatre partis, n'a obtenu que 172 sièges, trois de moins que la majorité absolue. L'opposition de gauche, emmenée par les Sociaux-démocrates, a obtenu 154 sièges, selon les résultats officiels. Le Parti social-démocrate, avec seulement 30,8% des voix, enregistre son plus mauvais score depuis l'instauration du suffrage universel en Suède en 1921. Les sociaux-démocrates, qui avaient déjà enregistré une cuisante défaite en 2006, ont formé une coalition avec les écologistes et les anciens communistes. Le parti d'extrême-droite des Démocrates de Suède, formation anti-immigration, entre pour la première fois au Parlement, où il a obtenu 20 sièges. "Ensemble aujourd'hui, nous écrivons l'histoire en Suède. C'est fantastique", a commenté le leader des Démocrates de Suède, Jimmie Akesson. Fredrik Reinfeldt, qui va devoir former un gouvernement de coalition, a réaffirmé exclure toute alliance avec l'extrême-droite. "J'ai été clair sur la façon de faire face à cette situation incertaine. Les réponses que nous avons déjà données tiennent toujours. Nous ne coopérerons pas avec les Démocrates de Suède. Nous ne dépendrons pas d'eux", a-t-il expliqué dimanche soir. Le chef du gouvernement sortant a demandé aux Verts d'entamer des discussions. La porte-parole du parti écologiste, Agneta Borjesson, s'est refusée à commenter cette éventualité. La dirigeante des Verts, Maria Wetterstrand, s'était montrée auparavant plus catégorique, déclarant qu'elle ne pouvait pas envisager de soutenir un gouvernement "qui n'a pas de politique sur le climat". A 45 ans, Fredrik Reinfeldt a accompli ce qu'aucun dirigeant de centre-droit n'avait encore réussi en Suède: se faire réélire après avoir accompli un mandat complet. Son parti a profité de la forte reprise économique en Suède. Le pays table sur une croissance de plus de 4% cette année et son déficit public figure parmi les plus bas de l'Union européenne. En outre, durant ses quatre ans à la tête du gouvernement, Fredrik Reinfeldt a tenu sa promesse de réduire les impôts, une mesure appréciée des contribuables. "Nous avons eu une mauvaise élection, vraiment mauvaise", a de son côté reconnu la dirigeante sociale-démocrate Mona Sahlin. "Nous n'avons pas pu surmonter la perte de confiance manifestée par les électeurs lors du dernier scrutin", a-t-elle analysé. "Maintenant, c'est à Fredrik Reinfeldt de montrer comment il entend gouverner sans laisser aux Démocrates de Suède la moindre influence politique. Ma réponse est toujours la même. Nous ne travaillerons jamais avec eux", a déclaré Mme Sahlin. AP